IT NEVER STOPS
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.




 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
-45%
Le deal à ne pas rater :
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre 14 couverts – ...
339 € 622 €
Voir le deal

Partagez | 
 

 when everything's wrong, you make it right

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Nala Freshman
Nala Freshman

Messages : 47
Date d'inscription : 17/09/2014


when everything's wrong, you make it right Empty
MessageSujet: when everything's wrong, you make it right   when everything's wrong, you make it right EmptyLun 27 Oct - 15:59

Depuis le shooting au ranch avec Jehan, le cerveau de la brunette n’avait cessé de réfléchir, et de tourner pas mal en rond. Ca l’énervait d’accorder autant d’importance à de simples paroles, et elle ne comprenait toujours pas pourquoi elle réagissait comme ça. Depuis près de neuf ans, elle avait toujours réussi à passer outre toutes les remarques qu’on avait pu lui dire, s’en moquant complètement. Mais là, ce n’était pas pareil. Parce que ça l’avait vraiment blessée puisqu’elle avait été totalement sincère dans sa démarche ? Parce qu’il s’agissait de Jehan ? Bon Dieu, c’était ridicule. Pourquoi accorderait-elle plus d’importance à ce que lui disait. Ils couchaient ensemble, et bossaient ensemble, voilà tout. Bon, d’accord, il leur arrivait aussi de passer de bons moments, plus légers, tout comme ils avaient déjà partagé bien plus. Trop, d’ailleurs. Même s’il avait été le seul à la différencier de sa sœur jumelle et le seul à ne pas trouver cela normal qu’elle n’apprenne le décès de ses parents que trois plombes plus tard, cela ne voulait rien dire. Ou pas… Parce que la jeune femme devait bien se rendre à l’évidence, il avait une place particulière à présent. Ceci dit, elle était incapable de déterminer laquelle. Et si elle s’en était déjà rendu légèrement compte lorsqu’il était parti trois semaines en Europe, là, elle se prenait le retour du boomerang en pleine face. Et c’était un coup assez violent, parce qu’elle ne pouvait plus reculer maintenant qu’elle avait ouvert les yeux sur ce point. Au final, c’était bien parce que ces mots, durs, venaient de Jehan qu’elle avait eu aussi mal. Ça n’aurait jamais dû se passer comme ça, mais c’était trop tard là aussi, à moins de commencer une nouvelle vie ailleurs, de couper les ponts sans rien dire, sans laisser aucune trace. Mais pour quoi faire, de toute façon ? Enfin bon, en trois semaines, elle avait eu le temps de devenir complètement dingue avec ces mille et une questions qui tournaient en boucle. D’autant qu’il s’était excusé avant de partir… excusé ! Grand Dieu, mais ça ne faisait pas partie de leurs règles ! Certes, elle l’avait également fait, mais…  C’était différent. Là, c’était une première. Et il y avait eu quelque chose dans sa voix, dans son regard, qui faisait qu’elle ne pouvait douter de sa sincérité… Ça aussi, c’était perturbant. Encore plus quand on savait que depuis ce fameux shooting, les cauchemars de la brunette avaient beaucoup plus d’impact sur elle. Ca contrastait tellement. Cet homme de son passé lui avait dit qu’elle le méritait, que c’était vain d’appeler à l’aide puisque personne ne viendrait l’aider, sous-entendant clairement qu’elle n’était qu’une peste, une mauvaise personne en fin de compte. Tout l’opposé de ce qu’elle avait ressenti quand Jehan lui avait présenté ses excuses, se rendant compte qu’il lui avait vraiment fait du mal. Autrement dit, à chaque réveil, elle était dans un état lamentable, pire que d’habitude. Et la brunette avait tout essayé pour atténuer ses états de panique. Faire la java toute la nuit pour ne se coucher qu’une fois le soleil bien levé, soit vers dix ou onze heures du matin, parfois plus tard, s’assommer de sa meilleure amie, la bouteille de Gin, éviter de dormir le plus possible en s’interdisant de dormir pendant plus de vingt-quatre heures… Mais rien à faire. À chaque fois, son inconscient revenait à cette histoire de viol, et peu importait sa technique pour atténuer ses cauchemars, rien ne fonctionnait. Elle ne pouvait que subir une telle intensité.

Aussi, il ne fut pas surprenant que cette nuit-là, ce fut le même cinéma. Nala s’était assommée d’alcool, s’endormant assez rapidement, pour se réveiller à 1h30 du matin, complètement paniquée, n’arrivant plus à respirer correctement, en sueur, et le cœur qui battait beaucoup trop vite. Une voix en elle lui chuchotait de téléphoner à Jehan vu qu’il avait déjà réussi à la calmer, mais après trois semaines sans le voir et toujours blessée comme elle l’était, elle rejeta l’idée dans un premier temps. Se montrer à nouveau faible ne faisait pas partie de ses projets. Il avait eu beau se rendre compte que ça lui avait fait mal, elle ne souhaitait plus s’afficher dans un tel état. Voilà pourquoi la brunette se dirigea rapidement dans la salle de bain, se mettant sous la douche toute habillée et essaya de se calmer sous le jet d’eau froide, en pensant à autre chose. Quelque chose d’apaisant… Mais est-ce qu’elle avait déjà vécu un tel moment ? Un moment où tous ses problèmes avaient disparus. Et en y repensant bien, c’était cette fameuse soirée cocktail en compagnie de Jehan. Si on passait sur la fin qui avait été un peu plus mouvementée. Ce début de soirée, léger, sans prise de tête, à goûter des cocktails, à discuter, à se charmer. Oui, ça, c’était un bon moment. Et elle fut surprise de voir que cela fonctionnait, mais son ego blessé fut vexé de voir que le mannequin y était pour quelque chose… Finalement, une fois calmée, elle sortit de la douche pour se changer et revêtir un sweat pour lui donner plus chaud. Ce fut non sans crainte qu’elle retourna se coucher, pour finir par s’endormir, bien trop fatiguée de sa nuit précédente, à faire la fête jusqu’à pas d’heure. Sauf que quand on n’a pas de bol, c’est jusqu’au bout… Sinon, ce ne serait pas drôle, évidemment. Ce fut à 3h30 du matin qu’elle se réveilla à nouveau après avoir vécu, pour la elle ne sait combientième fois, le pire jour de sa vie. Sauf que cette fois-ci elle n’arrivait pas à calmer sa respiration, elle hoquetait, cherchait sans cesse sous souffle. Et penser à la soirée cocktail ne l’aida guère. L’ange sur son épaule lui disait d’appeler Jehan, tandis que le petit démon, quant à lui, lui interdisait de le faire, lui rappelant le mal que ses mots lui avait fait et combien elle ne souhaitait plus se montrer vulnérable auprès de lui. Pourtant, l’ange ne se laissait pas faire et abattait sa meilleure carte en lui soufflant que Jehan s’était rendu compte qu’il s’était trompé et qu’il s’en était excusé, lui rappelant au passage combien c’était rare. Et pendant que sa lutte intérieure se déroulait, elle ne put s’empêcher de laisser couler ses larmes tandis qu’elle hoquetait encore.

La vue brouillée, Nala attrapa finalement son téléphone pour composer le numéro du mannequin, se rendant compte au passage qu’elle le connaissait par cœur, puisqu’elle ne voyait plus grand-chose, et attendit qu’il décroche. En entendant les tonalités, elle eut un doute, et failli se raviser. Il était plus de trois heures du matin… Elle allait le réveiller, il serait de mauvais poil, et il allait l’envoyer chier. Mais au moment où elle voulut raccrocher elle entendit sa voix endormie et blasée d’être réveillé en pleine nuit. Son sommeil, c’était sacré, elle l’avait compris lors de leur cohabitation. La jeune femme fut cependant incapable de prononcer quoi que ce soit. La chose que le mannequin entendit fut alors son hyperventilation, sa respiration complètement saccadée. Mais pour la énième fois en neuf ans, elle venait de se faire violer. Il y avait vraiment de quoi paniquer… « Jeh… Jehan. » réussit-elle finalement à placer, ne souhaitant pas qu’il prenne ça pour une blague de sa part, visant uniquement à le réveiller en pleine nuit pour le foutre en rogne. « Ai… » Respiration saccadée. « Besoin… » Quelques secondes s’écoulèrent. « D’aide… » La brunette cédait complètement à la panique, ne trouvant plus en elle la force de puiser dans ses dernières ressources. Trop de choses lui en avaient demandé récemment, et elle n’avait pas réussi à faire le plein. Complètement à bout de force, épuisée par tout ce qui s’était abattu sur elle, elle se mit alors à douter. Est-ce qu’il la croirait ou est-ce qu’il penserait encore à une feinte ? Est-ce qu’il opterait pour la solution présentant Nala comme la vilaine de l’histoire, celle sans foi ni loi, qui se moque de nuire aux autres ? Et s’il ne voulait pas lui venir en aide ? La calmer par téléphone, ou venir jusque chez elle ? S’il refusait… ? Et si en fait, le type de son passé avait raison, que là aussi, c’était vain de demander de l’aide, qu’elle ne méritait pas d’en recevoir ?  Cette seule pensée fit battre son cœur encore plus vite dans sa poitrine, au point qu’elle grimaçait de douleur. « J’arrive… pas… à… respirer… » Là, elle était complètement paniquée et son hyperventilation se fit encore un peu plus forte. Elle se rendait compte que plus elle réagissait comme ça, moins elle avait d’air, mais c’était plus facile à dire qu’à faire. « Tu… peux… venir… ? » demanda-t-elle tandis que si jusque-là, elle avait réussi à faire couler silencieusement ses larmes, ce n’était à présent plus le cas. « S’il te plait… » Tant pis pour son ego, à cet instant, elle avait surtout besoin de respirer. Peut-être qu’elle s’en voudrait d’avoir écouté l’ange sur son épaule plutôt que le diable auquel elle semblait tant correspondre aux yeux de tous, mais… Jehan était le seul à pouvoir l’aider, et peut-être à le vouloir également.
Revenir en haut Aller en bas
Jehan Lohnsen
Jehan Lohnsen

Messages : 41
Date d'inscription : 01/10/2014


when everything's wrong, you make it right Empty
MessageSujet: Re: when everything's wrong, you make it right   when everything's wrong, you make it right EmptyLun 27 Oct - 20:30

Trois semaines en Europe, un shooting imprévu pour rendre service à Nala et voilà que de nouveau trois semaines c’étaient écoulées. Vingt et un jours, cinq cent quatre heures, trente mille deux cent quarante minutes durant lesquelles ils n’avaient pas échangés un mot, ni sous forme d’un appel ni par un texto. Ils s’étaient encore moins croisés et ceci avait été grandement facilité par Jehan lui même qui avait regagné New York durant une semaine. Cependant Bishopville avait beau être une petite ville ils avaient parfaitement réussi à s’éviter. Doués pour se blesser, s’envoyer en l’air et se perturber mutuellement… Parce que cette foutue séance photo au ranch le mannequin y avait repensé à plusieurs reprises. Songeant à son erreur d’interprétation dû à sa peur et son trop plein de fierté, la froideur de la jolie brune ensuite. Une étrange sensation d’éloignement alors que leur alchimie semblait évanouie et en y repensant Jehan s’était surpris à craindre qu’elle se fut réellement envolée. Une idée qu’il chassait rapidement de son esprit en se répétant que de un c’était ridicule et de deux qu’il n’en avait rien à foutre. Pourtant ça revenant de temps en temps, dans des moments où il repensait encore à cette erreur d’interprétation qu’il avait commise.
Nala Freshman n’était pas celle qui rappelait et lui non plus… Ils étaient ainsi butés, campant solidement sur leurs positions parce que leur fonctionnement était celui-ci et pas un autre. Sauf dans des situations particulières, des situations qui avaient eu l’étrange tendance à se multiplier depuis qu’ils passaient un peu plus de temps ensemble, qu’ils apprenaient, et ce parfois bien malgré eux, à se connaître d’avantage. Jehan tolérait d’avantage ses écarts de conduite, parce qu’il était bien obligé de prendre en considération que dès lors qu’il s’agissait de Nala rien ne se passait comme d’habitude ni comme il le voudrait d’ailleurs. Et au final petit à petit il s’y faisait. S’occuper l’esprit était son meilleur moyen de ne plus repenser à ce qui s’était passé en refaisant l’histoire. Il avait agis bêtement en restant sur des a priori que pourtant il savait avoir déjà dépassé, mais il s’était senti faible et comme tout animal apeuré il avait mordu. Le jeune homme estimait avoir fait un bel effort en s’excusant sincèrement auprès de sa collègue, et sachant ce que cela représentait pour eux il ne doutait pas qu’elle ai compris que ses excuses n’étaient pas du vent.

Durant ces trois semaines il avait travaillé, un peu. Il avait passé du temps avec sa sœur, un peu plus. Et puis il s’était retrouvé à froisser les draps de jeunes femmes rencontrées le soir même qu’il avait séduit comme il le faisait souvent. C’était arrivé deux fois, le reste du temps Jehan s’était contenté de profiter de sa soirée pour seulement s’amuser. Enfin ça c’était valable à New York car dans la petite ville de Caroline du Nord c’était plutôt avec une manette entre les mains qu’il s’amusait le plus souvent. Il avait également aidé Kat à la galerie une ou deux fois, mais le constat était plutôt évident : sa vie n’était pas des plus palpitantes. Ça le changeait des semaines où il vivait à deux cent à l’heure, ou bien celles durant lesquelles il ne se souciait plus ni du jour ni de l’heure qu’il était. Peut-être qu’il devrait repartir en voyage après tout ?
Ce genre de réflexions arrivaient toujours aux mêmes moments, ceux où il pouvait décider ou non de sortir, d’aller boire un verre et d’aller draguer. Sauf qu’avec ça revenait des moments passés avec Nala, leurs jeux, leurs piques et leurs ébats… Puis ce vide plus vide que tous les autres. Même lorsqu’elle avait quitté la grosse pomme la jolie brune lui semblait moins loin que durant ce shooting. Pourquoi ça le hantait comme ça ? Voilà encore une fois il sentait la colère s’inviter à la fête. Après lui pour sa connerie, après elle pour ce qu’elle provoquait sans le savoir, et après leurs foutus égos trop gros pour parler de ça à tête reposée. C’était trop con d’y repenser, de se préoccupé de ce que Nala pouvait elle-même penser… Et Jehan allait encore passer ses nerfs à travers les jeux vidéo.

Pizza en guise de dîner, sa console pour seule compagnie le jeune homme passait sa soirée entière à avancer dans l’aventure virtuelle qu’il avait acheté la veille. Les heures défilaient jusqu’à ce que la fatigue se manifeste concrètement aux alentours de deux heures du matin. Ne résistant pas plus à l’appel du sommeil Jehan avait rapidement cédé pour rejoindre Morphée pour une petite partie de poker. Et son jeu était prometteur jusqu’à ce que le bruit de son Iphone vibrant sur sa table de nuit ne le réveille. Est-ce qu’il avait programmé un réveil ? Non. Est-ce qu’il avait assez dormi ? Non plus. Les yeux encore mi-clos et totalement au radar, le jeune homme tâtonnait à la recherche de son portable et décrochait juste après avoir identifié que son interlocutrice n’était autre qu’une emmerdeuse brune qui décidément choisissait mal son moment. Allait-il lui dire qu’il dormait ou faire croire qu’il était en charmante compagnie juste pour qu’elle comprenne que connexion sexuelle ou pas elle n’était pas irremplaçable. Faire croire qu’il était à une soirée demeurait compliqué étant donné le silence qui l’entourait.
Jehan avait eu le temps de penser à tout cela en un temps record avant que son oreille ne rencontre son mobile et qu’il lâche un « Allo ? » que le timbre encore endormi de sa voix venait de trahir son activité nocturne. Rien en retour, tout ce qu’il entendait était la respiration saccadée de Nala qui aussitôt lui fit penser qu’un truc clochait. Un sentiment bien vite confirmé par les mots entrecoupés de presque silences essoufflés : un appel à l’aide. Fronçant les sourcils Jehan se redressait dans son lit soudainement bien plus réveillé malgré les difficultés qu’il pouvait éprouver à sortir de sa torpeur lorsqu’il n’avait pas son quota d’heures de sommeil « Qu’est-ce qui se passe ? T’es où ? ». Elle semblait comme paniqué, il pensait d’abord à une soirée qui avait peut-être mal tourné et qu’elle avait des ennuis. Sauf que cette respiration saccadée, et désormais ces sanglots qu’il percevait il se souvenait très bien de la dernière fois qu’il les avait entendu.

Nala venait de baisser une nouvelle fois des barrières pourtant toujours bien dressées en temps normal, cette nuit comme une autre qu’ils avaient passés ensemble il y’a de ça plusieurs mois, elle cédait à l’angoisse et sa force dévastatrice. En retour Jehan délaissait toute fierté, le jeu n’était plus de rigueur entre eux, pas dans ce genre de moment et cet accord silencieux qu’ils avaient passés la première fois où il l’avait vu craquer, en attestait. « Calmes toi… Respires doucement. » tentait-il de la rassurer alors qu’il se levait et allumait la lumière. Mettant le haut parleur, tout en s’habillant rapidement le mannequin conservait le contact téléphonique avec sa collègue « J’arrive, ok ? Et je raccroche pas. ». Il enfilait une paire de chaussette à la hâte et sautait dans ses baskets avant d’attraper son portable puis ses clés de voiture « Je pars de chez moi, dans dix minutes je serais devant ta porte. » et comme promis durant tout le trajet il n’avait pas raccrocher, se concentrant sur la route il lui parlait par intermittence essayant simplement de la calmer de cet état de stress impressionnant dans lequel elle semblait être.
Jehan savait que le plus délicat était à venir, il avait jusque là agit sans réfléchir comme si cet appel à l’aide effaçait tout. Une parenthèse au milieu du reste, de leurs rancoeurs, de leurs fiertés, plus rien ne comptait pour lui que de l’aider et c’était comme si c’était la chose la plus normale qu’il ai à faire. Il avait rouler assez vite dans les rues désertes de Bishopville, s’était garé devant l’immeuble de la jolie brune, composait le code qu’il s’étonnait même de connaître par cœur et montait rapidement pour se retrouver devant la porte de l’appartement de la jeune femme. Ne sachant pas si son colocataire était là ou non il préférait ne pas sonner et profitait d’avoir toujours la brunette en ligne pour lui annoncer qu’il était là « Tu m’ouvres ? Je suis là Nala… Respires… » il se voulait le plus rassurant possible. Au fond il appréhendait, pas de la voir seulement d’être inutile, pas à la hauteur et incapable de l’aider à se calmer.
Revenir en haut Aller en bas
Nala Freshman
Nala Freshman

Messages : 47
Date d'inscription : 17/09/2014


when everything's wrong, you make it right Empty
MessageSujet: Re: when everything's wrong, you make it right   when everything's wrong, you make it right EmptyMar 28 Oct - 0:25

Revivre la pire soirée de sa vie, nuit après nuit, inlassablement, c’était on ne peut plus éprouvant. Cela demandait tellement de force de se relever chaque matin, de ranger ça dans un coin et de renfiler son costume de roc. Parce qu’avec un tel traumatisme, il devenait tellement simple de briser quelqu’un. Chaque jour, la brunette combattait de toutes ses forces ses démons. Chaque nuit, elle perdait la bataille, se retrouvant contrainte de subir encore et encore la pire chose qu’il lui était arrivé. Chaque nuit, ses démons venaient un peu plus à bout de ses ressources, se rapprochaient. Si ça continuait, elle ne pourrait plus lutter et se retrouverait épave. Quoi que… C’était déjà ce qu’elle était, à bien y réfléchir. Et après accumulation des derniers évènements, le doute n’était pas permis. Mais comme si ces crises n’étaient pas suffisantes, il fallait en plus que d’autres paroles tournent en boucle dans son esprit. Celles de Jehan, oui. Au fond, elle ne pouvait pas le blâmer, il avait eu raison de se méfier. C’était ce qu’elle faisait, toujours. Elle utilisait les autres, les manipulaient ouvertement ou non, pour s’en servir à bon escient, pour que ce soit en sa propre faveur. Oui, tout au long de ses presque vingt-six années de vie, on lui avait rabâché les oreilles, la couvrant sans cesse de reproches et de critiques. Jamais trop ci, toujours trop ça. Mais elle n’était pas Sally, elle n’était pas la parfaite fille que tout le monde voulait connaître ou avoir, en tant que fille, amie, ou petite-amie. Elle était elle-même, une personne avec des défauts, et des blessures. Et ces blessures-là avaient entretenues ses défauts. Le cercle vicieux avait commencé, et après tout ce temps, il était bien difficile d’en sortir. Pourtant, au ranch, voilà qu’elle avait cessé de penser à elle, et qu’elle avait pensé à quelqu’un d’autre. À un homme. À Jehan. La jeune femme avait été prête à sacrifier son shooting, sa réputation, pour lui, lui proposant de tout lâcher si c’était trop compliqué pour lui. Nala avait tenté de lui apporter son soutien, de rendre cette étape plus « facile » à traverser comme il l’avait lui-même fait pour elle. Mais si cela faisait partie de la personnalité de Jehan et que cela semblait normal qu’il agisse de la sorte, se voulant blessant autrement que dans un tel acte, il était vrai que ce n’était pas dans les habitudes de la jeune femme. Pourtant, ensemble, ils en avaient vues des vertes et des pas mures, sortant des sentiers battus à de nombreuses reprises. Alors non, elle ne lui en voulait pas d’une telle réaction, elle lui en voulait de ne pas avoir encore compris qu’elle ne se servirait pas d’une telle faiblesse contre lui. Parce que a) elle n’en avait pas envie, b) parce qu’il aurait pu faire la même chose mais il ne l’avait pas fait et c) elle le respectait beaucoup, beaucoup plus que cela. Sûrement un peu trop.

Mais cette nuit-là, alors que ses forces étaient déjà amoindries, elle avait laissé son ego et sa blessure de côté. Parce qu’elle avait besoin de lui, qu’elle n’avait personne d’autre, et parce qu’il était le seul qui avait déjà réussi à l’apaiser dans une telle situation, elle l’avait appelé, ne pouvant pas gérer cette situation d'elle-même. Pour la brunette qui aimait le contrôle et en avait besoin suite à cet incident, chaque soir relevait de l’épreuve. Mais ce soir encore plus. À cause du dilemme que le fait d’appeler Jehan avait représenté d’une part, mais aussi à cause de la situation en elle-même. Une crise, elle avait pu gérer. Deux le même soir, non. C’était encore plus intense, encore plus blessant et effrayant. Cela lui rappelait encore plus qu’elle ne pourrait pas vaincre ce traumatisme, que quoi qu’elle fasse pour tenter de l’oublier, pour mener une vie « tranquille » et « normale », ce ne serait pas le cas. Mais au téléphone, une nouvelle étape l’attendait. Arriver à parler, à aligner deux mots, à lui expliquer, et surtout à lui faire comprendre qu’elle ne blaguait pas, qu’elle ne le dérangeait pas pour rien. Comment dit-on déjà, la seule personne qui arrive à vous consoler et celle qui peut vous faire du mal aussi ? C’était effectivement le cas. Il l’avait vraiment blessée, et pourtant, elle laissait tout cela de côté parce qu’il était capable de panser ses blessures. La brunette fit donc ce qu’elle put pour parler, mais vu sa respiration et l’état de panique dans lequel elle se trouvait, la tâche s’avérait des plus complexe. « Qu’est-ce qui se passe ? T’es où ? » Répondre à ces simples questions relevait de l’exploit quand on était en pleine hyperventilation, que son cœur battait à un rythme infernal sans pouvoir se concentrer sur quoi que ce soit pour se calmer. Et comment y parvenir alors qu’elle mourrait de trouille ? Deux fois dans la même soirée… Jamais elle ne s’était sentie aussi peu en sécurité que cela. Ca tambourinait dans sa poitrine, tellement fort que ça lui faisait mal. La jeune femme fut donc dans l’incapacité de répondre à ses questions, mais espérait qu’il se souvienne, et qu’il comprenne. Il l’avait déjà vue dans cet état une fois, et ça avait dû le marquer. En tout cas, elle priait pour que ce soit le cas, même s’ils n’en avaient jamais reparlé. Finalement, la seule chose qu’elle fut capable de lui dire fut à quel point elle avait du mal à remplir ses poumons d’air. Est-ce qu’on pouvait s’asphyxier d’une hyperventilation ? Cette idée la fit paniquer encore un peu plus, comme bien d’autres. Oui, la brunette était vraiment mal à cet instant.

« Calmes toi… Respires doucement. » Qu’est-ce qu’elle aurait aimé y parvenir du premier coup, et finalement l’avoir dérangé pour rien. Mais c’était bien connu… Quand on disait ce genre de phrase à une femme, sa crise redoublait involontairement. Non, elle ne pouvait pas se calmer. Parce qu’elle était seule, à l’appartement comme dans la vie. Il était son dernier pilier, son dernier repère, et… elle avait besoin de lui à ses côtés. Pour l’heure, elle paniquait trop dans son lit, lumière allumée, à fixer la porte de sa chambre, incapable de bouger. Et s’il était là ? Si en fait son inconscient avait voulu la prévenir en cauchemardant une seconde fois ? Oui, elle devenait délirante, mais la panique était irrationnelle. « J’arrive, ok ? Et je raccroche pas. » Sottement, elle hochait la tête avant de réaliser qu’il ne la voyait pas. Ce n’était pas un Facetime, juste un appel, mais sa crise la déboussolait complètement. « Oui… D’accord… » Il aurait pu ne pas le faire, surtout après son comportement au ranch, mais il venait, il allait être là. Nala savait qu’elle devait le remercier, mais elle était incapable de le lui dire à cet instant. « J’ai peur… » Elle ne s’était même pas rendu compte de ce qu’elle venait de dire, c’était sorti tout seul tandis qu’elle fixait la porte, et surtout sa poignée. « Je pars de chez moi, dans dix minutes je serais devant ta porte. » Dix minutes, à tenir. Elle pouvait le faire. Et comme il le lui avait dit, il n’avait pas raccroché. La brunette l’avait entendu monter en voiture et démarrer, ressentant déjà du soulagement à l’idée qu’il allait bientôt être là. Sa respiration restait saccadée et ses sanglots étaient légèrement amoindris, mais tant qu’elle se retrouvait toujours seule, elle savait qu’elle n’arriverait pas à se calmer totalement. Cette peur irrationnelle que cet homme qui avait brisé sa vie soit encore là ne disparaissait pas. Mais Jehan n’allait pas tarder à venir. Elle était au courant qu’il fallait qu’elle sorte de sa torpeur, qu’elle arrête de se balancer d’avant en arrière en fixant la poignée de porte comme une folle, mais… C’était dur. Fermant très fort les yeux, elle finit par se dire que même si sa peur était fondée, que si cet homme se trouvait dans son appartement, Jehan était en route, il serait bientôt là. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, elle trouva le courage de se lever, en rasant les murs de sa chambre pour se diriger vers la porte et l’ouvrir avant de se plaquer à nouveau contre le mur. À ses yeux, c’était pire qu’un film d’horreur.

« Tu m’ouvres ? Je suis là Nala… Respires… » La brunette sursauta comme une andouille, tellement concentrée sur sa tâche qu’elle n’avait pas entendu qu’il n’était plus en voiture, faisant accélérer son rythme cardiaque et sa respiration. « J… J’arrive. » dit-elle en essayant de mettre un pied devant l’autre pour atteindre l’interrupteur du salon pourtant non loin d’elle. Mais elle avait tellement de mal… Le noir, la nuit, son cauchemar… Seul le lieu changeait. Et si pendant toutes ces années, cet homme l’avait espionné ? Et s’il avait vraiment été là pendant qu’elle dormait ? Nala devenait complètement paranoïaque, mais la réaction était tout à fait normale vu son degré de peur. Ce ne fut qu’à cet instant qu’elle réalisa que Jehan l’avait appelé par son prénom. Et ce simple fait lui donna la force d’aller jusqu’à l’interrupteur et d’allumer le salon avant de se précipiter vers la porte d’entrée, se mettant dos au mur adjacent. « C’est quoi… le prénom… de ta sœur ? » demanda-t-elle toujours au téléphone avant de l’éloigner rapidement de son oreille pour pouvoir l’entendre de vive voix, voulant s’assurer –de façon complètement ridicule et bête- que c’était bien lui –au lieu de regarder par le judas… Oui, elle était vraiment stupide à agir de la sorte, mais elle était aussi et surtout, incapable d’aligner deux pensées cohérentes. Quand elle eut la réponse, et surtout la bonne, elle soupira entre deux respirations saccadées tandis que les larmes continuaient leur course sur son visage, et ouvrit le verrou. Méfiance et crainte obligent, elle entrouvrit d’abord la porte avant de voir que c’était vraiment lui, et finit par le laisser entrer en raccrochant. « Tu peux… Refermer… ? » On aurait toujours dit une asthmatique hystérique… Toujours collée au mur, elle jetait des regards pas franchement rassurés sur le reste de l’appartement. « Est-ce que… tu pourrais… » Elle s’en voulait déjà de lui demander une telle chose, mais c’était nécessaire pour que la jeune femme finisse par se calmer. « Faire le tour… de l’appartement… ? » A cette phrase, elle se rendit compte que ses mains tremblaient tant elle se sentait si peu en sécurité chez elle, malgré qu’un sacré soulagement l’envahissait de voir Jehan ici, devant elle, avec elle. « Je voulais pas… te réveiller… Mais… Je suis toute seule… » Nala voulait lui préciser que James s’était absenté pour la nuit, sûrement chez sa dulcinée l’infirmière, mais elle se mit à sangloter à nouveau. Le contrecoup de tous les événements la rattrapait vraiment violemment cette fois-ci.
Revenir en haut Aller en bas
Jehan Lohnsen
Jehan Lohnsen

Messages : 41
Date d'inscription : 01/10/2014


when everything's wrong, you make it right Empty
MessageSujet: Re: when everything's wrong, you make it right   when everything's wrong, you make it right EmptyMar 28 Oct - 21:21

En voyant vaguement le nom de Nala s’afficher sur l’écran de son portable, Jehan avait hésité un bref instant à décrocher. Et puis était venu l’envie d’emmerder la jolie brune si c’était pour cela qu’elle l’appelait. Réussir un tour suffisamment malin pour qu’elle soit l’arroseur arrosé. Si cette emmerdeuse voulait jouer alors il était partant ! Sauf qu’à l’instant même où son oreille avait rencontré son téléphone il avait su que ce soir il ne s’agissait pas d’un de leur ridicule affrontement, cette nuit son appel était quelque chose de sérieux. Et instantanément le mannequin avait abandonné toute idée de nuire à sa partenaire, de profiter de l’avoir au bout du fil pour prendre l’ascendant. Non. Dans un moment comme celui-ci les piques n’étaient plus de rigueur. Encore un de leurs trucs bien à eux, et si ces trucs se multipliaient jusqu’à parfois lui faire se poser des questions, là il ne pensait à rien d’autre que de venir en aide à la brunette.
Entendre sa respiration saccadée, ses sanglots étouffés et sa difficulté à parler lui était désagréable. Quand bien même Nala n’avait pas toujours été la nana la plus sympa de la planète elle ne méritait aucunement de devoir vivre de telles choses. Et s’il ignorait les raisons de ses crises, qu’il respectait qu’elle ne veuille pas en parler tout comme lui cachait certaines chose, il voulait l’aider dans la mesure du possible. Ce qui commençait par poursuivre la conversation téléphonique tout au long du trajet jusque chez elle. Car si la jeune femme avait été incapable de lui dire où elle se trouvait, il avait rapidement deviner qu’elle était chez elle, sans doute recroquevillée sur son lit en proie à ses démons. La première fois où il l’avait vu dans un état de panique il ne pouvait pas l’oublier, mais il avait l’intuition que cette fois c’était peut-être plus violent encore.

La brune avouait avoir peur et Jehan se questionnait aussitôt sur ses raisons. Qu’est-ce qui pouvait bien l’effrayer autant en pleine nuit ? Ses cauchemars devaient être violents à en croire ce qu’ils provoquaient chez elle, mais une fois éveillée pourquoi sa terreur ne cessait pas ? Des réponses qu’il obtiendrait peut-être plus tard, ce soir ou dans plus longtemps encore. Il arrivait devant la porte de l’appartement de Nala et lui signalait sa présence par téléphone. Il ne s’était pas attendu à ce qui suivit, la jeune femme le questionnait sur le prénom de sa sœur. Était-ce bien ce dont ça avait l’air ? Une sorte de mot de passe ? « Elle s’appelle Katleen. » répondait-il ne souhaitant pas la faire paniquer d’avantage. Le verrou était débloqué mais la porte fut tout juste entrebâillée « C’est moi. » lâchait-il d’une voix rassurante avant qu’enfin elle ne le laisse entrer.
Si cela n’avait pas été une triste réalité Jehan aurait pu penser que Nala s’entraînait pour un rôle dans un film d’horreur. Celui de l’héroïne qui après avoir été poursuivit par le tueur se retrouvait totalement paniquée et seule cédant peu à peu à la paranoïa. Le mannequin regardait la jeune femme figée contre le mur, sa respiration était toujours aussi difficile et il lui trouvait les traits tirés par la fatigue. Les larmes n’arrangeaient rien au reste du tableau, il détestait la voir comme ça. Refermant la porte et prenant bien soin de la verrouiller, Jehan rangeait ensuite son portable dans sa poche. Nala lui fit alors une requête qu’il n’avait pas anticipé, faire le tour de l’appartement. Hochant positivement la tête son regard se posait sur elle, rassurant et réconfortant « Oui je vais le faire. » et il s’avançait déjà vers la chambre de son colocataire quand elle s’excusait de l’avoir réveillé.

Vérifiant que personne n’était dissimulé dans la chambre de James il ressortait de la pièce et refermait la porte, reportant à nouveau son attention sur la brunette « C’est pas grave t’en fais pas. » il n’empêche qu’il était on ne peut plus perplexe depuis qu’elle lui avait confié cette mission de vérification. Sachant que c’était essentiel pour espéré la voir se calmer Jehan s’exécutait avec zèle, il ne laissait rien au hasard afin de la rassurer un maximum. Ainsi il vérifiait toutes les pièces et même les placards pour enfin affirmé avec certitude « Il n’y a personne. ». Il s’approchait de nouveau de Nala et la regardait attentivement posant une main chaleureuse sur l’une de ses épaules « Est-ce que tu as eu des ennuis ? » demandait-il véritablement inquiet. Peut-être une soirée où elle avait fait une mauvaise rencontre ? Un type qui la harcèlerait ? Ou quelqu’un dont elle se serait attirée les foudres et qui aurait à cœur de vraiment l’effrayer ? Pire de lui faire payer son attitude… ? « Tu as cru que quelqu’un était là ? » en sachant ce qui lui faisait peur peut-être serait-il plus à même de l’aider à se calmer.
Jehan partait en quête d’un paquet de mouchoir qu’il tendait ensuite à la brune « Tiens. Je crois que c’est de circonstances. » elle paraissait si fragile et vulnérable à cet instant que sa seule envie était de la prendre dans ses bras pour lui donner la sensation qu’elle était protégée. Sentiment étrange qu’il avait déjà ressentit lors de la première nuit où il l’avait vu craquer, mais cette fois il était encore décuplé. Les mains de Nala ne cessaient de trembler, il les voyait et fini par les prendre dans les siennes « Je suis là. T’as plus à avoir peur. » lui disait-il en la regardant dans les yeux. C’était à la fois étrange et plaisant pour le mannequin de se sentir à nouveau si proche de la jeune femme alors qu’il y a de cela trois semaines ils s’étaient quittés comme étant à des années lumières l’un de l’autre. Le moment n’était pas idéal mais il savait maintenant que ce truc sans nom et inexplicable entre eux n’était pas cassé juste un peu distendu. Mais à cet instant ça n’avait aucune importance.

Sans même réfléchir à son geste Jehan caressait les mains de Nala sans la lâcher des yeux, il affichait un air désolé « Ça fait longtemps que tu es comme ça ? » il soupirait « T’as l’air exténué. Combien de temps que tu n’as pas dormi convenablement ? » c’était à se demander comment elle tenait encore debout, tout en elle trahissait sa fatigue et il se sentait désolé de la voir ainsi. Mais comme la dernière fois il ferait ensuite comme si de rien était, comme si la nuit n’avait jamais existé, par respect pour elle. « T’as besoin de dormir. » il fronçait les sourcils, ses mains étaient gelées et le pull qu’elle portait était humide « Mais avant ça je crois qu’il faut que tu te mettes au sec. ».
Jehan ignorait totalement si sa manière d’agir était la bonne, s’il aidait ou non mais comme la première fois il ne faisait que suivre un instinct protecteur qu’il se découvrait vis à vis de la jolie brune. Aucun des deux ne voulaient savoir ce que c’était, donner un nom à cela mais ils partageaient bien plus de choses qu’ils ne voulaient bien le voir. Leurs blessures se faisaient écho sans même qu’ils n’aient échangé à leur sujet, leur deux carapaces les protégeaient et ils étaient mutuellement les seuls à avoir le droit d’observer ce qui se révélait au travers des fissures qui s’ouvraient parfois.
Revenir en haut Aller en bas
Nala Freshman
Nala Freshman

Messages : 47
Date d'inscription : 17/09/2014


when everything's wrong, you make it right Empty
MessageSujet: Re: when everything's wrong, you make it right   when everything's wrong, you make it right EmptyMer 29 Oct - 3:04

Il était là, juste devant sa porte. Elle le savait. Et pourtant, elle avait eu ce besoin de s’assurer que c’était bien lui. Ce simple geste semblait ridicule quand on ne savait pas ce qu’elle traversait et avait traversé par le passé. Alors elle lui avait posé une question le concernant. Le prénom de sa sœur. Sur le coup, elle n’avait pas trouvé mieux, quelque chose de plus personnel, mais l’état dans lequel elle était ne lui permettait de toute façon pas de réfléchir longuement. « Elle s’appelle Katleen. » La brunette ressentit déjà un énorme soulagement à entendre cette réponse. Elle avait entendu sa voix derrière la porte, et pourtant, elle se contentait d’abord de l’entrouvrir, réaction totalement insensée mais incontrôlable, plus forte qu’elle. « C’est moi. » Oui, c’était lui. Son cœur battait un peu plus vite, mais pas à cause de sa panique, seulement parce qu’elle était vraiment contente de le voir là, contente qu’il soit venu, qu’il ait accepté de l’aider, de lui rendre un énième service. À cet instant, elle se moquait complètement de paraître aussi vulnérable, peut-être plus encore que ce qu’il avait pu imaginer. Elle avait seulement besoin de sa présence et d’aller mieux. Et les deux choses étaient intimement liées. C’était sa présence et la confiance qu’elle lui accordait à ce niveau qui allaient la calmer, l’apaiser. Lorsqu’elle le vit refermer à clé, elle le remercia d’un regard avant de lui demander s’il pouvait également faire le tour de l’appartement. Vu comme ça, on aurait dit une adolescente qui s’était faite peur toute seule en regardant un film d’horreur sur un thème qui l’effrayait vraiment. Et c’était le cas. Son inconscient lui avait joué ce qui l’effrayait le plus au monde à présent. Nala aurait largement préféré se retrouver dans une piscine… C’était pour dire. « Oui je vais le faire. » Il se voulait rassurant, et il l’était. Sa crise n’allait pas disparaître en trente secondes, mais ça lui faisait vraiment du bien. Ce ton qu’il utilisait pour lui parler, le fait qu’il cherche à capter son regard… C’était des détails qui jouaient beaucoup à cet instant. Parce qu’ils témoignaient de sa présence, de son implication. La brunette s’en voulu alors de l’avoir dérangé en pleine nuit, à une heure pas possible, et elle s’en excusa tout en le regardant vérifier la chambre de James. Sans toutefois bouger d’une semelle, sanglotant à nouveau, plus faible que jamais. « C’est pas grave t’en fais pas. » Cette simple réplique eut pour effet de lui faire penser à son sommeil qu’elle avait perturbé, et se souvenir de leur cohabitation à l’hôtel. « Ton sommeil, c’est sacré. » répondit-elle en souriant légèrement, plaçant le tout entre deux respirations. Figée sur place, elle continuait de le suivre du regard en fermant les yeux dès qu’il entrait dans une pièce, le cœur battant, pour les rouvrir dès qu’elle l’entendait refermer la porte, ou le placard, c’était selon. « Il n’y a personne. » finit-il par déclarer tandis qu’un intense soulagement la prit. IL n’était pas là. Jehan oui, mais pas ce type. En même temps, comment aurait-il pu entrer ? Mais cet homme de son passé, mort ou vivant, représentait son fantôme. Un fantôme du passé. Une hantise perpétuelle. Et quand la peur s’invitait, la raison disparaissait. Nala ne put contenir son soupir de soulagement, et tenta de se concentrer sur sa respiration. « Merci, Jehan. » Elle se sentait plus en sécurité, maintenant qu’elle était certaine qu’ils étaient les seuls à se trouver dans l’appartement, mais sa difficulté à respirer était toujours présente, qu’elle se concentre ou non.

En sentant la main de Jehan sur son épaule, elle reporta son attention sur lui. « Est-ce que tu as eu des ennuis ? » Oui. Neuf ans plus tôt… Et chaque soir depuis. Ce fut plus fort qu’elle, de nouvelles larmes coulèrent le long de ses joues tandis qu’elle le regardait également, sentant sa respiration baisser la cadence. C’était toujours rapide, mais moins qu’avant, et c’était déjà ça de gagné. « Pas… » Elle marqua une pause, sentant que le mot restait quelque peu bloqué dans sa gorge. « Récemment. » finit-elle par continuer après quelques secondes en secouant la tête de gauche à droite. « Mais… une fille comme moi… a souvent… des problèmes… de toute façon. » C’était fou l’effort que de longues phrases lui demandaient toujours. La femme d’un homme marié avec qui elle avait couché, la petite-amie d’un mec tout court, des inconnus avec qui elle s’était montrée désagréable, des parents qui décèdent, une sœur qui se carapate… Elle ne comptait plus vraiment. Et les thèmes étaient divers et variés. « Tu as cru que quelqu’un était là ? » Indéniablement, le fantôme était là. Il s’invitait la nuit chez elle, dans sa tête, dans son… corps. Étrangement, elle s’en serait sûrement mieux sorti si quelqu’un avait tenté de s’introduire chez elle par effraction. « J’ai… cauchemardé… » Ce fut la seule chose qu’elle trouva à lui dire… Mais ça voulait tout dire de toute façon. Comment aurait-elle pu lui expliquer autrement ? Elle ne le pouvait pas. Pas sans lui raconter le reste. Et elle n’était pas prête à parler de son histoire. À personne. Parce que… personne n’était en mesure de la croire. Pas même lui… Pas après le ranch. « Tiens. Je crois que c’est de circonstances. » lui dit-il en lui tendant des mouchoirs qu’elle ne tarda pas à saisir pour essuyer ses yeux et ses joues. Elle ne devait vraiment ressembler à rien, mais c’était le cadet de ses soucis. « Je sais que… t’es pas fan… des larmes. » répondit-elle en essayant d’en enlever toute trace, se souvenant parfaitement de cette autre nuit. « Je vais essayer… de faire en sorte… qu’elles s’arrêtent. » D’un hochement de tête assez ferme, elle le lui confirma avant de le regarder à nouveau, tout en mettant le paquet de mouchoirs dans la poche de son sweat. Et une nouvelle fois, ses poumons se remplirent un peu plus facilement d’air. Elle n’était pas sortie de l’auberge, d’autant que ses mains tremblaient comme si elles avaient déjà Parkinson, mais c’était un nouveau progrès. Jusqu’à ce que celles de Jehan viennent entourer les siennes. « Je suis là. T’as plus à avoir peur. » La brunette plongea ses yeux dans ceux du mannequin, sans rien dire. Son regard posé sur elle la calmait encore un peu, tandis qu’elle le remerciait dans un échange silencieux. Nala réprima l’envie de se lover dans ses bras et refoula les nouvelles larmes qui lui vinrent. Cet instant se passait de mot, de mouvement. Il était figé dans le temps, pour tout ce qu’il apportait. Et ce, à chacun d’entre eux.

Le réconfort dont elle avait tant besoin à cet instant, celui qu’elle avait pensé trouver dans ses bras mais qu’elle avait refoulé se voyait à présent transféré. Jehan caressait ses mains, et ce simple geste le lui procura, l’apaisant vraiment. « Ça fait longtemps que tu es comme ça ? » Nala n’était pas certaine de comprendre ce qu’il voulait vraiment dire par là. Depuis quand elle cauchemardait ? Depuis combien de temps sa crise actuelle durait-elle ? A priori, dans le second sens, quoique les deux questions étaient finalement légitimes. « J’ai déjà cauchemardé vers une heure et demie… » Et ça aurait dû suffire ! « Mais je me suis rendormie, et… tu connais la suite. » Épuisée, elle n’avait eu d’autre possibilité que de se laisser aller à s’endormir. « T’as l’air exténué. Combien de temps que tu n’as pas dormi convenablement ? » Oh oui, elle l’était. Quant à sa question… Il ne voulait pas connaître la réponse. Non, vraiment pas. Parce que ce qu’il appelait sûrement « dormir convenablement » remontait à la nuit précédant son retour, précédant le shooting au ranch. Parce que pour la brunette, convenablement signifiait un cauchemar de moindre intensité. « Ça dépend de ce que tu appelles convenablement… » Sa respiration et son cœur s’étaient tous deux calmés, au point de presque la laisser faire une phrase entière. Hésitante, elle finit par reprendre la parole. « Ça fait un moment. » Un long moment. Un très long moment même, si on se basait sur son sommeil d’il y a presque dix ans. Mais comme ça remontait à tellement loin, Nala ne se souvenait même plus de ce que c’était que de passer une bonne nuit de sommeil. « T’as besoin de dormir. » Dormir… C’était devenu une telle hantise au fil des années… Et même si elle avait en quelque sorte appris à faire avec, à vivre de cette façon, et qu’elle arrivait à se remettre de ses émotions chaque matin, là, c’était une autre histoire, et ça lui semblait insurmontable.

« Mais avant ça je crois qu’il faut que tu te mettes au sec. » La brunette avait bugué sur l’idée de dormir au point d’entendre à peine le reste de sa phrase. Non, elle ne pourrait pas. Comment le pourrait-elle alors qu’elle avait déjà tenté de le faire et qu’elle en était là ? Qu’est-ce qui lui garantissait qu’elle ne se réveillerait pas une troisième fois dans cet état ? Non… Aussi, la jeune femme rompit le contact avec le mannequin et se décala en reculant, le regardant comme s’il avait dit la pire connerie qui soit. Ce qui était un peu le cas à ses yeux. « Non… Non, non, non, non, non ! » répéta-t-elle frénétiquement en secouant énergiquement la tête. « Je… Je peux pas… Dormir… Non… Il… Faut pas… » Cette idée, combinée à son état de fatigue physique et mentale, la fit paniquer à nouveau. La brunette continuait de reculer jusqu’à ce qu’elle sente la table dans son dos. Là, elle s’agrippa au rebord de la table et s’en servit pour se laisser glisser au sol, sentant que ses jambes allaient de toute façon la lâcher d’ici peu de temps. Elle ramena ses jambes vers elle, se recroquevillant avant de plaquer ses mains sur son visage. « Tout… Tout sauf ça. Non… Je peux pas. » La brunette ressentait les larmes lui monter et sortit le paquet de mouchoir de sa poche pour en prendre un. « J’en peux plus. Je veux pas revivre ça une troisième fois. J’ai pas… la force. » Non, pour sûr, elle ne le supporterait pas. Plutôt l’achever. Ce qui serait d’ailleurs une sacrée délivrance à l’heure actuelle. « Mais… J’arrive pas à l’arrêter. Je sais pas comment. J’ai tout essayé. » Nala se balançait à présent d’avant en arrière de façon assez frénétique. « J’ai plus la force de supporter tout ça… Mes parents, ma sœur, et même t… » Elle failli l’ajouter lui, et même si c’était vrai, si ses paroles lui avait ôté de l’énergie, elle se ravisa au dernier moment pour ne pas l’inclure dans le lot, pour ne pas le lui dire, le lui confirmer. « J’ai pompé dans les réserves, y en a plus. » A choisir, elle préférait être morte de fatigue comme ça que de revivre ce viol une troisième fois en l’espace de quelques heures. Et même si elle n’avait pas la certitude que son passé s’invite à la fête, prendre le risque lui semblait ne pas en valoir la peine. L’enjeu était trop grand. Pourtant, elle savait aussi que la fatigue la rattraperait à nouveau et qu’elle était face à un mur, à un cercle vicieux.
Revenir en haut Aller en bas
Jehan Lohnsen
Jehan Lohnsen

Messages : 41
Date d'inscription : 01/10/2014


when everything's wrong, you make it right Empty
MessageSujet: Re: when everything's wrong, you make it right   when everything's wrong, you make it right EmptyMer 5 Nov - 16:14

C’est vrai que son sommeil était sacré, Jehan l’avait suffisamment répété à la jeune femme pour qu’elle intègre ce paramètre. Mais cette donnée dépendait beaucoup du contexte dans lequel il se trouvait être réveillé avant d’avoir eu son quota de sommeil. Se faire virer d’un lit sans aucun ménagement au milieu de la nuit ou après un moment torride, c’était surtout ça qui l’irritait… également être réveillé après une grosse soirée alors qu’il avait prévu de faire la grasse matinée. Mais là clairement son sommeil passait loin derrière sur sa liste de priorités. Nala avait besoin de lui et si il arrivait à mettre de côté le fait qu’ils ne s’étaient pas adressé un mot depuis trois semaines, il pouvait bien faire aussi abstraction de l’heure qu’il était. Répondant à la requête de la brune avec zèle, le mannequin avait vérifier tous les endroits de l’appartement où quelqu’un pourrait éventuellement se cacher. Personne. Il pouvait l’affirmer avec certitude et espérait que cela aide la jeune femme à se calmer. Une crise de panique ne passait pas comme ça en un claquement de doigts mais c’était peut-être le point de départ vers un retour à la normale.
Inévitablement le fait que Nala lui demande de vérifier que personne ne s’était infiltré chez elle le faisait se questionner. La première chose qui lui vint en tête fut qu’elle pouvait avoir des ennuis… Après tout elle n’était pas la personne la plus avenante et sympathique qui soit lorsqu’on ne prenait pas le temps de passer outre sa façade de vraie conasse. Au fil du temps Jehan avait compris que c’était un moyen de se protéger, la meilleure défense étant l’attaque la jolie brune appliquait ce principe avec une verve sans égale. Lui même en avait fait les frais plusieurs fois, mais il ne s’était pas formalisé, leurs prouesses sexuelles aidant largement à lui donner envie de voir plus loin que son foutu mauvais caractère. Et malgré leur volonté à tous deux d’en montrer le moins possible, ils se découvraient un peu plus à chaque fois qu’ils passaient du temps ensemble et cela était d’autant plus vrai depuis que Jehan s’était pointé dans la ville natale de la brune. À noter que la raison de cette folie lui échappait encore totalement et que finalement c’était bien comme ça.

Récemment Nala n’avait pas eu d’ennuis. Voilà qui faisait encore plus se questionner Jehan sur cette crise de panique. Il ignorait d’où venait ses terreurs nocturnes, mais le jeune homme sentait que c’était une blessure profonde qui en était à l’origine. N’était-il pas bien placé pour savoir qu’un événement marquant laisse des traces… Une cicatrice toujours douloureuse qu’il vaut mieux ne pas effleurer. Il en mourrait d’envie mais ne poserait pas de question, ça n’était de toute façon pas le bon moment pour le faire et puis c’était ainsi entre eux. Qu’entendait-elle par « une fille comme moi » ? Jehan ne pouvait qu’être perplexe face à sa détresse, et il espérait que malgré qu’il avançait dans le brouillard il arriverait à ramener Nala vers plus d’apaisement. Commençant pas lui donner un paquet de mouchoir sa remarque le fit sourire « Tu t’en souviens. » c’était con mais ça n’était pas le genre de truc qu’il pensait que la brune retiendrait. Il n’aimait pas les larmes c’est vrai et encore moins sur son visage à elle ou celui de Kat.
Un silence suivit, il n’était en rien pesant en fait des mots auraient été de trop dans cet instant où l’un et l’autre arrivait à se comprendre sans parler. Elle posait un regard sur lui plein de reconnaissance et de son côté il lui envoyait un soutien sans limites, il offrait son épaule pour qu’elle pleure encore si elle en avait besoin, ses mots de réconfort s’ils étaient efficaces pour la calmer… Il lui donnait son aide sans rien réclamer en retour. Pas de guerre ou de fierté exacerbée, juste deux êtres qui s’observaient avec leurs failles, leurs blessures et s’étonnaient d’être un peu comme un remède mutuel. L’avantage c’est que ces moments là tombaient ensuite sous le sceau du secret et ça ils savaient qu’aucun des deux n’y failliraient parce que même pour eux c’était une trahison bien trop importante.

Jehan s’inquiétait de l’état de la brunette. Depuis combien de temps était-elle ainsi paniquée ? À la regarder c’était comme si elle n’avait pas dormi depuis des jours, le mannequin se risquait alors à la questionner. Deux cauchemars dans la même nuit pour aujourd’hui, et savoir quand elle avait dormi convenablement pour la dernière fois semblait être un tel effort pour Nala qu’il comprit mieux l’ampleur de sa crise. Tout naturellement et pensant bien faire il lui proposait qu’elle retourne dormir, en se préoccupant d’abord de mettre des vêtements secs. Et apparemment il s’était planté en lui parlant de ça. La réaction de la brunette fut rapide et nette. Elle reculait comme si elle cherchait à le fuir, se débattant seule contre la simple idée de dormir. En quelques mots il avait foutu en l’air le peu de calme qu’elle avait su retrouver, et à cet instant Jehan se sentait totalement impuissant. Il la regardait assise par terre recroquevillée sur elle même et hésitait à approcher. Le jeune homme craignait qu’elle se sente agressée par sa présence, qu’elle se débatte. Mais rester sans rien faire était exclu, il avait comme promis de ne pas la laisser tomber donc il ne le ferait pas.
Ces mots n’avaient que peu de sens pour lui, il ignorait ce que la brunette ne voulait pas revivre une troisième fois, ce contre quoi elle luttait. Tout ce qu’il savait c’est que ce truc là était puissant, au point de la tirer au plus bas vers le chaos et que sa plus grande crainte à lui était de ne pas être à la hauteur. Si elle l’avait appelé lui c’est qu’elle attendait quelque chose de sa part mais était-il capable de l’aider comme la dernière fois ? Pourtant il le voulait vraiment parce qu’il détestait par dessus tout ce qui se passait devant ses yeux et que son estomac se nouait de plus en plus. Il avait mal pour elle, partageait sa douleur sans même en connaître la raison et pourtant cela faisait écho à la sienne, sa propre cicatrice. Doucement, pour ne pas risquer de l’effrayer Jehan s’approchait puis se baissait pour être à sa hauteur. Lentement il écartait les mains de son visage et posait l’une des siennes sur sa joue essuyant ses larmes « Ok. Si tu veux pas dormir rien ne t’y oblige. » il fixait ses iris dans les siennes « Fais moi un tout petit peu confiance, d’accord ? On va juste aller dans ta chambre tu vas te changer et après… » il haussait les épaules et lui souriait « On peut écouter de la musique pourquoi pas ? J’ai téléchargé un nouvel album sur iTunes, il est vraiment bien. » changer de sujet, l’éloigner de sa peur était peut-être un bon moyen de l’aider, en tout cas il l’espérait.

Laissant échapper un soupir Jehan s’approchait d’avantage et spontanément l’entourait de ses bras pour la serrer contre lui. Au moins elle cessait de se balancer d’arrière en avant, ce qui le mettait vraiment mal à l’aise tant cela traduisait le mal être dans lequel elle se trouvait. Il franchissait un nouveau pas dans le réconfort qu’il tentait de lui apporter et espérait que le calme de sa respiration l’aide à peu à peu retrouver un rythme de ventilation normal. « Alors ce programme ça te va ? » lui chuchotait-il calmement « Le sol est pas ce qu’il y a de plus confortable, je suis bien placé pour le savoir… Tu m’y a envoyé une paire de fois. » plaisantait-il en espérant que ça aiderait et pas le contraire.
Chaque mot, chaque geste Jehan ne savait pas si ça serait positif ou négatif. Il n’avait pas de plan d’action et improvisait totalement en se fiant simplement aux signes que voulait bien lui donner Nala. A priori la proximité l’aidait, mais peut-être que moins il en dirait et mieux ça serait. Il lui laissait le temps de se décider et celui d’agir, elle était aux commandes et peu importe combien de minutes ou d’heures il lui faudrait il resterait là à ses côtés. Loin très loin de leur guerre puérile, leurs coups bas et leurs coups de gueules. La stabilité n’était certainement pas ce qui les caractérisait mais il fallait bien reconnaître qu’ils s’offraient mutuellement un point de repère, et cela bien malgré eux.
Revenir en haut Aller en bas
Nala Freshman
Nala Freshman

Messages : 47
Date d'inscription : 17/09/2014


when everything's wrong, you make it right Empty
MessageSujet: Re: when everything's wrong, you make it right   when everything's wrong, you make it right EmptyMar 11 Nov - 16:59

« Tu t’en souviens. » Oui, elle s’en souvenait. Nala ne s’en rendait pas compte, mais dès que le jeune homme lui donnait une information concernant sa personne, que ce soit à propos de son caractère ou de son passé, ou qu’il confirme simplement quelque chose dont elle se doutait déjà, cette fameuse information se voyait rangée dans un recoin de sa mémoire. Non, il n’aimait pas les larmes, mais en revanche, il appréciait la réglisse. Elle savait qu’il avait voulu devenir Président à l’âge de sept ans, qu’il était barman de formation et incroyablement doué pour faire des cocktails, sans oublier qu’il avait voyagé dans bon nombre d’endroits. La brunette savait également que Jehan n’avait pas revu sa sœur depuis six ans avant qu’elle ne débarque en ville et qu’ils emménagent ensemble. Tout comme le sujet de la famille était un sujet délicat à aborder avec lui. Entre autres, bien évidemment. Mais tout ça pour dire qu’elle n’oubliait pas, loin de là, même. Tout comme elle savait qu’elle lui était encore redevable, et qu’ils n’avaient toujours pas fait la bataille d’oreillers dont ils avaient parlé. Ceci dit, le sourire qu’il lui avait adressé lui avait fait du bien. Ça lui donnait le sentiment qu’elle venait de l’impressionner, alors qu’elle était au plus mal ce soir. Incapable de lui répondre, ne serait-ce qu’un simple oui, elle finit par hocher la tête en confirmant. Puis, le moment de silence, celui qui, si la situation avait été différente, l’aurait fait partir en courant pour ce qu’il apportait, ce trouble, cette intensité, cette compréhension de l’autre à cet instant. Il était là, vraiment là. Nala n’avait pas la moindre idée de ce qu’il avait lui-même traversé, mais elle le trouvait tellement fort. Car il n’avait jamais été aussi faible que cela face à ce qu’il gardait secret. Il ne lui laissait pas tant de place, de pouvoir dans sa vie. Tout du moins, c’était l’impression qu’il donnait. Et elle l’admirait pour cela, d’autant qu’elle n’avait pas autant de forces, elle. Il la comprenait. Ils partageaient ce secret peu reluisant qui, peu importe sa nature, les avait changés. Voilà pourquoi elle l’avait appelé, lui. Parce qu’à bien y réfléchir, elle aurait tout aussi bien pu appeler James pour lui dire de ramener son cul chez eux en quatrième blinde. Mais non. Elle avait eu besoin de Jehan, de l’impact, l’influence qu’il avait sur elle. De sa compréhension. Bien évidemment, il y avait des zones d’ombres, des gros points d’interrogation concernant ce qu’ils avaient respectivement traversés. Peut-être que cela resterait-il toujours comme ça. A l’heure actuelle, elle ne se voyait pas le lui révéler de but en blanc. Le regard qu’il posait sur elle changerait inévitablement, et elle n’en avait pas envie. Ca risquait de briser ce lien invisible et pourtant bel et bien présent entre eux. Mais au fond, ils n’avaient pas besoin d’aller plus loin à cet instant. Ils se savaient compris, c’était tout ce qui comptait. Progressivement, il ôtait un peu de sa panique, de sa douleur. Petit à petit, elle arrivait à faire des phrases quasiment digne de ce nom, et sa respiration se faisait, elle aussi, quasi normale lorsqu’elle lui expliquait ce qu’elle avait traversé cette nuit, ou depuis combien de temps elle n’avait pas vraiment dormi.

Jusqu’à ce qu’il parle de cette option qui l’effrayait tellement. Retourner se coucher. Se laisser à nouveau aller, plus faible que jamais, pour une manipulation mentale, un retour sur des souvenirs on ne peut plus désagréables. Ce fut plus fort qu’elle, la panique la regagna, et apeurée par cette simple idée, elle recula avant de finir par terre, se montrant plus faible que jamais. Elle s’enfermait elle-même dans une crise de folie. S’il ne la connaissait pas un peu mieux que cela, Jehan aurait pu la prendre pour une folle tout droit échappée de l’asile psychiatrique. Peut-être que c’était là qu’était sa place, après tout. Mais une chose est sûre, elle comprenait ces gens, et jamais depuis son viol, elle ne s’était permis de les critiquer. Quand on vivait quelque chose d’effroyable qui vous marquait de la sorte, il y avait de quoi en perdre la raison. Et plutôt deux fois qu’une. Son visage caché entre ses mains, elle ne put empêcher quelques nouvelles larmes de couler tandis qu’elle sentait la présence de Jehan en face d’elle, avant qu’il n’écarte ses mains et dans un geste de tendresse, pose l’une de ses propres mains sur son visage. La vue brouillée, elle le regarda alors tandis qu’il séchait ses larmes. « Ok. Si tu veux pas dormir rien ne t’y oblige. » Ce n’était pas qu’elle ne le voulait pas… Au contraire, elle aurait tellement aimé passer une bonne nuit de sommeil. Mais la jeune femme savait ce qui se passerait quand elle s’abandonnerait. « Fais moi un tout petit peu confiance, d’accord ? On va juste aller dans ta chambre tu vas te changer et après… » C’était ça, le truc. Elle lui faisait confiance. Vraiment. Plus que ce qu’elle avait cru possible, plus que ce qu’il croyait peut-être lui-même. Et plus que la réciproque, si elle s’en fiait à la dernière fois qu’ils s’étaient vus. « Oui, d’accord. » Ca, elle pouvait le faire. Se changer, et aller dans sa chambre, c’était dans ses cordes. « On peut écouter de la musique pourquoi pas ? J’ai téléchargé un nouvel album sur iTunes, il est vraiment bien. » Les yeux rougis par ses larmes et son manque de sommeil, elle esquissa tout de même un maigre sourire. « Du moment que c’est pas cucul la praloche. » plaisanta-t-elle en ayant la certitude que ce ne le serait pas, puisqu’elle le voyait mal écouter ce genre de chose. Encore que, ça pourrait l’endormir, la bercer. Et peut-être que ses démons s’en iraient à toute vitesse, peu friands de ce genre de niaiserie. Tiens, c’était à tester, un soir, éventuellement. Quand les options habituelles comme l’alcool ne fonctionnait plus vraiment, et au lieu d’embêter Jehan et de le faire venir en pleine nuit, à pas d’heure. En parlant de lui, il avait réussi à l’apaiser une seconde fois, chassant sa panique anticipatrice.

C’est alors que sans crier gare, il vint l’enlacer dans une étreinte rassurante et pleine de réconfort. Et tout naturellement, Nala se blottit contre son torse, y posant ses mains en se laissant aller à fermer les yeux quelques instants. Il était vraiment sa bouée qui l’empêchait de sombrer encore plus bas. Il lui maintenait la tête hors de l’eau, lui permettait de respirer. Et la jeune femme y vit un certain espoir. Peut-être que ça irait mieux tout à l’heure. « Merci. » murmura-t-elle de façon à peine audible, tenant sincèrement à le remercier de ce qu’il faisait pour elle. « Alors ce programme ça te va ? » Et sa voix douce et rassurante. Pour un peu, elle se serait sentie vraiment conne d’avoir piqué une telle crise. Les raisons s’envolaient, sa crise se dissipait. Quand elle serait dans son lit, ses craintes reviendraient sûrement, mais pour l’heure, dans ses bras, plus rien ne l’atteignait. La brunette calquait sa respiration sur celle du mannequin, gardant les yeux fermés pour lui répondre. « C’est parfait comme programme. » Oui, elle voulait y croire, et pourquoi cela ne marcherait-il pas, après tout ? « Le sol est pas ce qu’il y a de plus confortable, je suis bien placé pour le savoir… Tu m’y a envoyé une paire de fois. » Nala rouvrit les yeux en souriant un peu plus qu’avant. Elle recula lentement la tête pour le regarder dans les yeux, essayant de comprendre comment après ça, ce nombre de fois incalculable où elle l’avait expédié comme une vieille chaussette du lit, il pouvait être là, ce soir. « En parlant de ça… Est-ce que… » Elle marqua une pause, fuyant son regard en se mordant la lèvre. « Tu serais d’accord de rester là pour le restant de la nuit ? » Les mains toujours posées sur son torse, elle jouait nerveusement avec les boutons de la chemise du jeune homme. « Je peux pas te garantir de non expulsion, tu t’en doutes… » Quoi que si elle ne fermait pas l’œil, ça se passerait sûrement bien. « Parce que je suis épuisée... » Cela se voyait à sa tête de mort vivant. Incroyable qu’il n’ait pas eu peur, cela dit en passant. Ca la changeait des soirées ou des shootings où elle était bien apprêtée. « Mais je peux pas retourner seule dans mon lit, et… encore moins m’endormir. Peut-être que… que si t’es là, ça se passera mieux ? » Parce que sa seule présence avait un effet positif sur sa panique, peut-être qu’elle s’endormirait paisiblement ?

Lentement elle se recula, en ressentant d’ores et déjà le manque de ses bras, cette sécurité qu’il venait de lui offrir. « On y va ? » demanda-t-elle un peu stressée quand même. Son lit, sa chambre, la nuit, tout ça lui donnait toujours la boule au ventre. C’était plus fort qu’elle. La brunette se releva, chancelante, épuisée par ces émotions, et par son manque de sommeil général. Elle se traîna jusqu’à sa chambre lui faisant signe de la suivre, et ouvrit son armoire. « Prépares ton Ipod, j’veux l’entendre ce nouvel album. » Elle attrapa une nouvelle tenue pour dormir et se changea, mais même ces gestes simples furent laborieux. La brune fit alors un arrêt vers la salle de bain pour balancer sa vieille tenue. Génial, deux tenues à nettoyer en une seule nuit, quel ratio pourri ! De retour dans sa chambre, elle resta immobile en face de son lit, le blocage revenant à la charge. Et si elle se trompait sur toute la ligne ? Et si elle n’allait pas s’endormir du tout ? Pis encore, si elle s’endormait et qu’elle cauchemardait à nouveau ? Comme prévu, les doutes et les craintes l’assaillirent à nouveau avant qu’elle ne plonge son regard dans celui de Jehan en inspirant fortement. « Tu… Tu resteras là ? Si jamais je m’endors ? Jusqu’à ce que… » Non, elle n’était pas à l’aise avec ce qu’elle allait lui demander là. Parce que ça, c’était une première. « Jusqu’à ce que je me réveille ? » Si les cauchemars se faisaient la malle, elle aurait vraiment besoin de le voir à son réveil pour lui confirmer que ce n’était pas un rêve éveillé, que sa fatigue ne lui jouait pas des tours. Finalement, elle s’approcha lentement du lit, et s’y installa, tout de même un peu crispée. Quand on savait ce qui allait nous tomber dessus, on ne l’accueillait certainement pas à bras ouverts. Quand Jehan s’installa à son tour, la brunette le regarda, hésitante à nouveau. « Est-ce que je peux… » Nala ne termina pas sa phrase, se contentant de la lui faire comprendre à travers un geste, de lui demander la permission de se blottir contre lui en désignant les bras du mannequin. Cela ne leur ressemblait pas vraiment, tout du moins, cela ne correspondait pas à l’image que les autres avaient d’eux, mais dans ce genre de moments, ils se permettaient des choses qu’ils ne feraient pas autrement. Parce que ça leur appartenait, et que personne ne l’apprendrait, personne ne s’en servirait d’une façon quelconque pour leur faire du mal par la suite.
Revenir en haut Aller en bas
Jehan Lohnsen
Jehan Lohnsen

Messages : 41
Date d'inscription : 01/10/2014


when everything's wrong, you make it right Empty
MessageSujet: Re: when everything's wrong, you make it right   when everything's wrong, you make it right EmptySam 15 Nov - 14:50

Nala refusait le sommeil l’associant directement à ce qui la mettait dans cet état de panique dont elle arrivait à peine à se sortir petit à petit. Mais au moins elle lui accordait une confiance suffisante pour accepter de retourner dans sa chambre et au moins s’allonger. Jehan ignorait si la suite du programme allait lui convenir, il était pris de cours et se sentait tellement impuissant face à sa détresse qu’il essayait de faire au mieux dans une totale improvisation. C’était son instinct qui le guidait et il agissait totalement en se fiant à celui-ci. Il avait proposé d’écouter un peu de musique parce qu’il savait l’effet positif que ça pouvait avoir sur lui, mais surtout le mannequin ne mettait pas de barrière à ses gestes aussi affectueux puissent-ils paraître. Ainsi il l’avait enlacé parce qu’à cet instant ça lui avait semblé être la meilleure chose à faire. Et il su que c’était une bonne chose lorsqu’il entendit ce remerciement glissé à demi mot par la jolie brune, elle semblait plus calme et ça c’était déjà une belle réussite.
La jeune femme avait accepté son idée et le mannequin avait d’ailleurs rit à sa remarque. Un truc culcul la praloche… tout à fait son genre ! Pour autant ils n’avaient pas encore bougés et s’aidant d’un petit trait d’humour Jehan encourageait le mouvement qui les ferait aller jusqu’à la chambre de Nala. Il avait évoqué ces nombreux voyages par terre quand la brunette le virait sans ménagement de son lit et cette dernière rebondissait sur cette remarque pour lui demander une faveur. En tout cas entre eux c’était à cela que ça ressemblait le plus. Sans hésitation aucune Jehan hochait positivement la tête, sans même qu’elle ne le demande il serait resté. Tant pis si elle se montrait violente, il avait l’habitude à présent « T’en fais pas, j’anticiperais. » ou pas, mais ça c’était bien le dernier des soucis de cette nuit. « Je m’en vais pas, je t’accompagnes. » répondait-en souriant.

Il lui emboitait le pas vers sa chambre, restant en retrait prêt à lui servir d’appui à tout moment tant elle lui apparaissait affaiblie. La panique et le manque de sommeil avait eu raison du peu d’énergie dont elle disposait et Jehan était persuadé qu’elle ne trainait pas ça d’hier. Docilement il sortit son Ipod alors que la brunette partait se changer pour revêtir des vêtements secs. Au chaud et avec de la compagnie peut-être serait-elle plus sereine et trouverait-elle un sommeil réparateur et sans cauchemar. Le jeune homme se doutait bien qu’elle risquait de lutter et de tout faire pour ne pas rejoindre Morphée tant cette perspective l’effrayait, mais son corps finirait par la lâcher. C’était difficile pour lui de la voir comme ainsi, mais l’aider compensait un peu cette étrange sensation qu’il avait d’avoir dépassé leurs limites. Mais en existait-il encore dans ce genre de moment ? Pas vraiment.
Visiblement au prise avec une nouvelle vague d’angoisse Nala réapparaissait plutôt stressée. Après un regard interrogateur, Jehan accueillait sa requête avec un large sourire « Je reste squatter et faudra pas gueuler si tu arrives pas à te débarrasser de moi ensuite. » plaisantait-il afin d’amener un peu de légèreté à cette atmosphère qui si elle était moins pesante qu’un peu plus tôt restait tout de même assez lourde. Mais c’était aussi parce que ce genre de demande c’était nouveau… Enfin sans compter la nuit complète qu’il avait passé avec elle la veille de son départ pour l’Europe. Sauf que personne n’avait demandé, alors que là c’était sa volonté de le voir rester. Il attendit qu’elle soit installée pour la rejoindre, se mettant à son aise sans gêne aucune. Comprenant instantanément ce qu’elle voulait alors même que Nala peinait à finir sa phrase, Jehan souriait et l’invitait à s’installer contre lui en ouvrant les bras.

Protecteur sans que cela ne nécessite aucun effort de sa part, le mannequin refermait ses bras autour de la jolie brune. Il lui tendit ensuite un écouteur avant d’en glisser un dans sa propre oreille et de mettre en marche son Ipod. Il ignorait ce mal qui rongeait Nala, pourquoi elle se retrouvait dans un tel état et que cette fois semblait être encore bien pire que cette nuit à l’hôtel où il avait découvert une facette d’elle que jamais il n’aurait soupçonné. Loin de lui donner envie de fuir, c’était un peu si cette épreuve les avait connecté. La brunette avait un passé douloureux, lui même traînait ses propres casseroles et tout deux masquaient des cicatrices d’anciennes blessures. Ainsi en délaissant toute trace d’affrontement et de fierté ils étaient solidaires. Étrange complicité dans l'adversité qui avait finalement changer insidieusement leur façon de fonctionner, et ça ils en prenaient un peu plus conscience à chaque fois qu'ils se voyaient.
Allongé sur ce lit qui n’était pas le sien, regardant ce plafond dont il ne connaissait pas les détails au contraire de celui de sa chambre, Jehan donnait à Nala tout le soutien dont il était capable. Se laissant porter par la musique il gardait cette étreinte protectrice autour d’elle. À cet instant il la voyait pleine de faiblesse mais il n’avait pas envie de l’écraser, au contraire tout ce qu’il souhaitait c’était d’arriver à lui faire relever la tête. Dans un geste réconfortant il caressait son dos doucement « Je reste là. Je vais nul part Nala., c'est promis. » il veillerait sur elle tout le reste de la nuit et espérait qu’elle trouve le sommeil. Et s'il le promettait c'est qu'il ne faillirait pas à cet engagement. « Moi aussi je faisais pas mal de cauchemars à une époque, alors je comprends. » avouait-il avec une sincérité réservé à ce genre de moment où il n’était pas interdit de laisser entrevoir ses failles. Ce qui était paradoxal c’est qu’à présent dès qu’il allait mal il trouvait du réconfort dans le sommeil, un moment où ne pensant plus à rien il s’éloignait de tout soucis. « Ça va mieux ? » demandait-il alors d’avantage pour que Nala prenne conscience qu’elle s’était calmée et ne craignait rien que pour avoir une vraie réponse.
Revenir en haut Aller en bas
Nala Freshman
Nala Freshman

Messages : 47
Date d'inscription : 17/09/2014


when everything's wrong, you make it right Empty
MessageSujet: Re: when everything's wrong, you make it right   when everything's wrong, you make it right EmptyDim 16 Nov - 18:12

« T’en fais pas, j’anticiperais. » Comment le pourrait-il s’il s’endormait ? Elle-même n’avait pas conscience de ses mouvements lorsqu’elle cauchemardait. Peut-être faisait-elle les mêmes gestes que dans son cauchemar, son passé. Est-ce qu’elle se débattait de la même manière ? Est-ce qu’elle gaspillait autant d’énergie chaque soir, encore et encore ? C’était possible. Elle n’en était pas certaine, ne s’étant heureusement jamais filmé la nuit, au risque d’une trop grande douleur à regarder cette vidéo. C’était déjà assez difficile comme ça. Et à part Jehan lors de leur cohabitation et avant son départ pour l’Europe, personne n’avait partagé son lit pour sombrer dans les bras de Morphée. Peut-être que Jehan l’avait déjà vu se débattre, peut-être qu’il aurait pu répondre à ses questions, mais en fin de compte, elle ne voulait pas savoir. Ça valait mieux comme ça. Nala était un disque rayé, qui tournait en boucle et pouvait continuer pendant des heures si on ne l’arrêtait pas. Et c’était tellement douloureux. « Je m’en vais pas, je t’accompagnes. » Ses mots étaient salvateurs. Il restait avec elle. Le soulagement de la brune fut immense, et elle lui en était reconnaissante. Il n’avait pas à le faire, pas après ce qu’ils se faisaient mutuellement endurer, volontairement ou non. Il n’en était pas obligé. Mais il le faisait. Il ne l’abandonnait pas, comme tous ceux qu’elle avait connus. Il ne lui tournait pas le dos. Et à cet instant, ça la marquait encore plus qu’il n’était pas comme tout le monde, qu’il était loin de leur ressembler, loin d’entrer dans le lot. Outre ses blessures, son secret dont elle n’avait idée. À travers les yeux de la jeune femme, il pouvait y lire toute sa gratitude. Tant pis s’ils devaient rajouter une nouvelle dette à la liste déjà composée de trois, cela n’avait aucune importance, et ce serait avait plaisir qu’elle payerait le prix. Parce que cette compensation serait mince face à ce que son geste, son acceptation de rester, représentait pour elle à cet instant. Ce fut sans doute grâce à cela qu’elle trouva le courage de se lever, d’aller dans sa chambre et de se changer. Mais en revenant, en se retrouvant face au lit… Elle réalisa combien ça allait être compliqué pour elle de s’abandonner totalement, de prendre le risque de revivre ça, encore une fois. Mais il était là, et ça ne pourrait pas être pire qu’avant. Parce que depuis qu’il avait mis les pieds chez elle, il y avait du mieux, elle voulait y croire. Il lui transmettait cet espoir que ça pourrait se passer différemment, que ça pouvait s’améliorer. C’était pour ça qu’elle lui demanda de rester jusqu’à son réveil, de ne pas prendre la poudre d’escampette. « Je reste squatter et faudra pas gueuler si tu arrives pas à te débarrasser de moi ensuite. » La brune esquissa un petit sourire, pas sûre qu’elle n’agisse pas comme si de rien n’était au réveil. Parce qu’elle serait tout à fait capable de le regarder éberluée avant de lui demander ce qu’il fichait là. Pour que tout reprenne comme avant, qu’ils repartent sur les bons rails, pas qu’elle aurait oublié ce qu’il se passait à cet instant. « On verra. » se contenta-t-elle de répondre en haussant les épaules.

Installée sur le lit, elle restait tendue, et… lui demanda maladroitement, plutôt à travers les gestes que la parole tant ça sortait de leur ligne de conduite, si elle pouvait se blottir contre lui. Si d’ordinaire, cette situation aurait été rocambolesque et totalement surprenante, là encore, la brune lui était reconnaissante de lui permettre cela. Un câlin réconfortant en une soirée, pour eux, c’était déjà un pas de géant, et bien plus encore. Mais deux… N’en parlons même pas. Nala se nicha donc contre lui, se sentant à nouveau en sécurité. Était-ce bête d’imaginer que les bras du jeune homme formaient une bulle que ses démons ne pourraient pas traverser ? En tout cas, c’était un peu ce qu’elle ressentait à cet instant. Posant une main sur son torse, le caressant légèrement avec une certaine tendresse, elle se sentait beaucoup mieux et ne put s’empêcher de se demander pourquoi il avait refusé ça d’elle, cette proximité, cette aide. Mais peut-être qu’elle n’en était tout simplement pas capable, qu’elle ne pourra jamais aider autant qu’il le faisait lui-même à cet instant ? Mais l’heure n’était pas à la réflexion, elle allait se faire encore plus mal, comme ça. De plus, Jehan lui tendait un écouteur, qu’elle ne tarda pas à caler dans son oreille tout en le remerciant d’un regard et d’un léger sourire, à peine visible. Espérant vraiment que la musique aurait une bonne influence sur elle et chasserait encore un peu plus ses démons, elle voulut y croire encore une fois. Et tandis que la musique débutait, la brune se détendait, y mettant du sien. Les bras de Jehan autour d’elle faisait rempart, elle ne risquait rien, elle ne serait pas hantée une troisième fois ce soir. Nala appréciait la musique, et, à bout de force, commençait à fermer les yeux, se convainquant que rien ne pouvait plus l’empêcher d’enfin se reposer. Ne serait-ce qu’un peu. Était-ce vraiment la lune qu’elle demandait ? Ne méritait-elle pas quelques heures de répit dans cet enfer ? Les caresses de Jehan dans son dos lui firent encore plus de bien. Elle se sentait bercée, par la musique, par les caresses, par la voix du mannequin. Oh bien sûr, la pensée qu’elle était une enfant sans défense lui traversa l’esprit, et elle ne pouvait ne nier, parce que c’était ce qu’elle était, une adolescente de dix-sept ans, brisée.

« Je reste là. Je vais nul part Nala., c'est promis. » Nala, oh oui, aujourd’hui, elle était vraiment Nala, et pas Freshman. Freshman était tombée au combat, tentant de récupérer de ses blessures, et laissant Nala dans l’adversité. Freshman était sa carapace, une femme forte, capable du pire. Nala était tout l’opposé, fragile, instable, affaiblie. « Je veux pas t’empêcher de dormir non plus… » murmura-t-elle faiblement, se laissant peu à peu aller. « Moi aussi je faisais pas mal de cauchemars à une époque, alors je comprends. » Difficilement, elle rouvrit les yeux pour que sa conscience soit plus attentive, plus concentrée. Des cauchemars, pour lui aussi. Ça leur faisait un nouveau point commun. Mais alors elle réalisa qu’il avait parlé au passé. « Faisais ? Comment t’as fait pour qu’ils s’arrêtent ? » Oh bien sûr, elle se demandait aussi de quel genre de cauchemars il s’agissait, ou ce qui les avait entraînés, mais elle le gardait pour elle. Ce n’était pas le moment, et puis, elle n’avait pas le droit de le lui demander comme ça, alors que s’il lui retournait la question, elle serait incapable d’y répondre. Se calant encore un peu plus contre lui, si c’était toutefois possible, sa force la frappa à nouveau. Il n’en avait jamais rien laissé paraître. La jeune femme chercha alors à prendre la main de Jehan dans la sienne, entremêlant ses doigts aux siens. « J’vais te dire un secret… » susurrait-elle comme si parler trop fort briserait le moment, cet échange qu’ils partageaient et qui resterait scellé entre eux. « Tu m’impressionnes. » Et elle éprouvait un profond respect pour lui, malgré qu’elle lui en manque parfois, dans ses propos, ses gestes, ses actes. Mais ça, ça faisait partie du jeu. « Ça va mieux ? » En réalité, ça allait presque bien. Il y avait toujours une part d’elle qui redoutait le sommeil, mais elle ne pourrait jamais s’en débarrasser, et elle était convaincue que le temps n’y changerait rien. « Oui… » murmura-t-elle à nouveau, ne pouvant le nier, bien au contraire. « Grâce à toi. » laissa-t-elle échapper encore un peu plus bas en serrant sa main, non pas qu’elle en avait honte ou quoi que ce soit du genre, juste que ça sonnait encore comme un secret.

La brunette se laissa à nouveau aller à fermer les yeux, ses paupières se faisant lourdes, et son sentiment de sécurité la rassurant, l’apaisant. Il était bien le seul à se comporter comme ça, même si c’était rare ce genre de parenthèses dans leur jeu, si ce n’était justifié que par leurs failles. La musique, Jehan et son étreinte, tout confortait cette ambiance apaisante et paisible, tout pour qu’elle puisse aller mieux. Nala se sentait partir, à demi consciente. Elle n’en aurait plus pour longtemps avant de sombrer définitivement. Tout du moins, c’était ce qui aurait dû passer si la partie d’elle encore consciente n’avait pas finit par réagir. Sonnée par les derniers événements, elle n’avait pas réalisé, pas fait attention. Et maintenant que la musique changeait, ça lui apparaissait tout à coup, brutalement, la faisant rouvrir les yeux et les écarquiller immédiatement. Ce… Ce groupe, elle le connaissait. Pas leurs nouvelles musiques, mais elle était prête à mettre sa main à couper que c’était le groupe qui passait ce soir-là, quand elle s’était éloignée de la fête. Se redressant pour le regarder, plus aussi rassurée qu’avant, elle ouvrit la bouche et la referma avant de déglutir. « Ce… Ce groupe… C’est… Qui chante ? » Était-ce la fatigue qui lui faisait croire ça ? Pourtant, elle se redressa encore un peu, et appuya l’écouteur sur son oreille pour mieux entendre et mieux se concentrer sur les voix. Non, elle était certaine que c’était ce groupe… Son cœur se remit à battre plus vite, et elle se pinça les lèvres en essayant de ne pas pleurer à nouveau, ne voulant pas le mettre mal à l’aise. Il n’aimait pas les larmes, il n’aimait pas les larmes, il n’aimait pas les larmes. La brunette répéta mentalement ce mantra en essayant de se concentrer sur Jehan et pas ses souvenirs. Mais ce fut vain, elle revoyait la scène, et ce même si elle était consciente. Pourquoi ? Pourquoi ?! Nala ôta l’écouteur de son oreille et ferma très fort les yeux, les sourcils froncés, tentant de voir autre chose, une autre scène, peu importait laquelle. Mais c’était bien connu, plus on essayait d’échapper à ses démons, plus ils revenaient à la charge. « Jehan… Parles-moi. » Elle ne devait pas repartir là-bas, refaire ce voyage dans le temps, c’était hors de question. « Racontes-moi quelque chose. N’importe quoi. S’il te plait. » La main sur son cœur, elle sentait son pouls s’accélérer à nouveau tandis qu’elle se voyait s’éloigner encore plus dans les bois. Bientôt, sa voix retentirait et des frissons l’envahirait. Bientôt, elle serait à nouveau en sueur et ça repartirait de plus belle. Et malgré toute la bonne volonté du monde, Nala n’arrivait pas à se débarrasser de ce souvenir. Chaque fois, elle tentait de s’imaginer se mettant tout de suite à courir dans une autre direction, à se cacher derrière en arbre, à y grimper dans l’espoir d’avoir du réseau ou n’importe quoi d’autre. Mais jamais cela ne fonctionnait. C’était encore et toujours son pire cauchemar qui revenait, la traumatisant chaque nuit. « Ca… Ça recommence. » haleta-t-elle à nouveau paniquée. Un pas en avant pour un pas en arrière. Elle faisait du surplace, et le mannequin ne devait plus savoir sur quel pied danser…
Revenir en haut Aller en bas
Jehan Lohnsen
Jehan Lohnsen

Messages : 41
Date d'inscription : 01/10/2014


when everything's wrong, you make it right Empty
MessageSujet: Re: when everything's wrong, you make it right   when everything's wrong, you make it right EmptyLun 17 Nov - 18:11

En venant au milieu de la nuit sans discuter, en lui apportant ce soutien dont elle semblait avoir besoin, Jehan offrait son aide sans contre partie. Si parfois il jouait sur le fait qu’elle lui soit redevable, là ça ne serait pas le cas. Pour lui cela faisait parti de cet accord silencieux qu’ils avaient passé la première nuit où il avait été témoin d’une de ses crises de panique. C’était une sorte de pacte qui s’était alors établis entre eux, et le jeune homme avait à cœur de respecter cela. Certains silences, certains regards sont bien plus forts et bien plus éloquents que des mots. Allongé aux côté de Nala, ses bras refermés autour d’elle comme une barrière protectrice contre ce qui l’effrayait et dont il ignorait tout. Un moment hors du temps, hors de la réalité de leur réalité. Car personne ne savait, personne n’imaginait, pas même eux avant que ça arrive, qu’ils étaient capables de ça. Une entraide comme une parenthèse, un instant où les armes se retrouvaient à terre et où toute violence entre eux était exclue.
Ils partageaient l’instant, ce lit, la musique et une étreinte qui ne ressemblaient à aucune autre de celles qu’ils aient pu avoir auparavant. Sauf peut-être cette précédente nuit où déjà la jeune femme avait cauchemardé. Un problème récurrent dont Jehan ignorait la fréquence bien qu’il se doutait qu’elle fût relativement élevée. Pourquoi ? Quelles images la hantaient ? Tout cela il l’ignorait et peut-être cela serait-il toujours le cas, que jamais elle ne lui raconterait mais il savait mieux que quiconque à quel point les démons sont une chose dont on fait une affaire strictement personnelle. Et pourtant c’est au cours de ses voyages, lors de rencontres avec des gens emplis d’une bienveillance dont il n’avait pas soupçonné l’existence jusque là, que le mannequin avait appris à aller mieux.

Il n’avait pas la prétention d’être le remède à ses maux, mais il était prêt à faire office de catalyseur si cela pouvait aider Nala à trouver le repos. Ainsi il dégageait toute gêne quant à ses gestes tendres qu’elle avait à son égard. Non pas que la sensation fut désagréable, bien au contraire, mais ça aussi ils se l’interdisaient. S’interdisant de graver cette sensation dans son esprit, elle était déjà encrée dans son épiderme. Il se concentrait d’avantage sur la respiration calme de la brunette, son rythme plus lent qui trahissait qu’elle était peu à peu entrain de céder à l’appel du sommeil. Malgré tout elle luttait toujours en continuant de lui répondre. Véritablement intéressée par ces cauchemars passés qu’il évoquait, elle délaissait un instant la torpeur pour le questionner avec une vive curiosité, à la limite de la quête d’un conseil qui comme par magie la débarrasserait de ses propres troubles. « J’ai accepté. » cela ne voulait pas dire qu’il s’était résigner à vivre dans la terreur que provoquait ses démons, mais simplement qu’il ne les redoutait plus, il souhaitait les combattre. « Et puis je les ai attendu de pied ferme en me disant que j’avais les armes pour les vaincre. » ça sonnait presque comme ridicule comme ça, à la manière d’un discours guerrier sans queue ni tête sauf pour lui. Mais chacun appréhendait les choses à sa façon « Faut trouver le truc qui marche. T’y arriveras. » encore fallait-il qu’elle accepte une forme d’aide, lui n’avait réussi qu’à ce prix là.

Nala cherchait d’avantage de réconfort auprès de lui se blottissant au plus près et prenant sa main dans la sienne. Le geste qui suivit le troublait pourtant ça n’aurait pas dû. C’était juste un besoin qu’elle avait de se sentir soutenue, de matérialiser le lien invisible d’entraide qui les unissait par un geste physique qui le rendait concret. Il l’impressionnait. L’aveu le fit rester silencieux, il n’avait pas imaginer un jour entendre cela de sa part. Aussi il préférait ne pas rendre son malaise palpable et la questionnait sur son état, véritablement soucieux de son efficacité mais surtout de ce qu’il en était pour elle. La jolie brune avait repris pied, elle s’était calmée et semblait même dans un état d’apaisement suffisamment propice à l’endormissement. En tout cas c’est ce que Jehan croyait jusqu’à ce que lui même étant doucement en passe de renouer avec le sommeil, il ne sente la jeune femme se crisper puis se redresser brusquement.
Le mannequin rouvrait les yeux ne comprenant pas ce qui se passait, pourquoi de nouveau elle semblait paniquer. Arquant un sourcil à sa question sur le groupe qui chantait il comprenait encore moins où elle voulait en venir. « C’est un… » il ne terminait pas sa phrase, la fixant avec impuissance. Il imaginait sa souffrance, il la partageait en quelque sorte. Son visage était comme figé par la peur de ce qui allait arriver, le jeune homme demeurait encore plus perplexe sur la manière d’agir qui serait la plus appropriée. Presque suppliante elle lui demandait de lui parler, raconter quelque chose « Mais quoi ? » sans doute que n’importe quoi suffirait « Tu te souviens du premier shoot qu’on a fait ensemble ? » il fit une moue, c’était inefficace à priori. Doucement pour ne pas l’affoler, il posait ses mains sur les siennes pour qu’elle les retire de sur ses yeux « Nala c’est moi. » il caressait ses mains « Regardes moi Nala. » il écartait ses mains tout en répétant cette même phrase avec douceur « Regardes moi. ». Un léger sourire étirait ses lèvres, un sourire de réconfort et il chuchotait à nouveau « Regardes moi, ça va aller. ».

Avec douceur, presque de la tendresse il prenait son visage entre ses mains et fixait son regard dans le sien « Arrêtes de t’infliger ça. » il savait que les démons étaient viles et qu’ils n’attendaient qu’une petite provocation de l’esprit pour sortir de leur cage. « N’ai pas peur que ça arrive de nouveau. Tout va bien. » glissant un bras autour de ses épaules il l’attirait contre lui. C’était éprouvant pour elle cette terreur, mais ça l’était également pour Jehan que de gérer ces moments d’intenses panique. Ce qu’il craignait le plus c’était de risquer d’aggraver les choses. « Ne les crains pas et ils ne viendront pas. » ces souvenirs douloureux, plus elle tentait de lutter plus ils s’imposeraient à elle. « Je sais que t’es épuisée. » il la serrait doucement contre lui dans une étreinte qui n’avait rien de contraignante, simplement il offrait à nouveau cet espace protecteur entre ses bras.
« Alors tu t’en souviens de ce premier shooting ? Qu’est-ce que t’as pensé quand tu m’as vu la première fois ? » il caressait son dos et continuait de parler « Tu veux savoir ce que j’ai pensé moi ? » il eut un léger rire « C’est une bombe. ». Et il se fichait bien de le dire, ça n’était pas un secret qu’il n’était pas insensible à son charme, loin de là. « Et après j’ai compris qu’en plus de ça cette jolie brune a un sacré caractère. ». En parlant de ça il retournait en arrière à une époque pas vraiment ancienne mais qui lui paraissait dater d’il y a des lustres. Ainsi il prenait conscience que bien malgré eux ils avaient parcourus un chemin conséquent. Et voilà qu’ils étaient dans la même chambre, enlacés dans un moment n’appartenant qu’à eux seuls où il la soutenait dans une épreuve dont il avait beau tout ignorer, il ne pouvait se résoudre à la laisser affronter ça seule.
Revenir en haut Aller en bas
Nala Freshman
Nala Freshman

Messages : 47
Date d'inscription : 17/09/2014


when everything's wrong, you make it right Empty
MessageSujet: Re: when everything's wrong, you make it right   when everything's wrong, you make it right EmptyJeu 20 Nov - 0:40

« J’ai accepté. » Accepter… Ca semblait être tout simplement impossible. Comment accepter ? Comment y parvenir ? C’était comme de décrocher la lune, une belle utopie, un songe. Oui, ça semblait beau, et tellement idéal sur le papier. Mais encore fallait-il y arriver. Accepter que certaines choses arrivent sans que ce soit de notre faute, sans qu’on puisse y changer quoi que ce soit. Oui, c’était moche, bien évidemment. Moche, douloureux, blessant, traumatisant, laissant des cicatrices qui ne partiraient jamais, des boursouflures loin d’être belle à regarder. Ca changeait quelqu’un, dans le bon ou dans le mauvais sens, selon les cas, selon la personne. Mais il n’y avait pas de machine à remonter le temps, et on ne pouvait pas revenir en arrière, faire en sorte de gommer cela. Tout le monde affrontait certaines épreuves plus périlleuses ou délicates que d’autres, s’en sortant bien ou non. Sauf que chacun les géraient différemment. Nala n’était pas la seule à avoir vécu un viol, elle le savait. Pourtant, elle n’arrivait pas à se détacher de cette idée que c’était effectivement de sa faute, qu’elle l’avait mérité, à se comporter comme une pétasse. Et en l’occurrence, il n’y avait pas d’autre mot pour décrire son comportement. Depuis qu’elle était née elle avait ce rôle d’emmerdeuse, de connasse. Alors si, effectivement, d’autres femmes ne l’avaient pas mérité, ne l’avait pas cherché, et que là, oui, elle reconnaissait que ça leur était tombé dessus par « hasard », dans son cas, ça lui semblait impossible. Parce que la plupart de ces femmes étaient des gens biens, et qu’elle ne l’était pas. Les gens biens ne couchaient pas avec le mec de leur sœur jumelle après s’être fait passer pour elle, le tout volontairement. Les gens biens n’envoyaient pas tout le monde sur les roses, ne cherchaient pas à les détruire par simple plaisir. Les gens biens ne faisaient pas volontairement de mal. « Et puis je les ai attendu de pied ferme en me disant que j’avais les armes pour les vaincre. » Ses paroles laissaient à nouveau entrevoir sa force. Il arrivait à évoquer cette période de sa vie sans se laisser détruire. Jehan avait pris le dessus, laissant ses démons à la traîne, incapables de rattraper leur retard. C’en était fini pour eux. Ils avaient perdu. « Faut trouver le truc qui marche. T’y arriveras. » Fut un temps, l’alcool marchait « bien ». Dans le sens où elle s’endormait complètement sur une autre planète, plus consciente pour un sou du monde qui l’entourait. Mais cela n’avait pas empêché les cauchemars d’apparaître, et au fil du temps, elle s’était accoutumée. À l’alcool auquel elle résistait plus –un peu trop d’ailleurs- et à la fréquence de ces cauchemars, au fait de se faire violer chaque soir à nouveau, par le même type, d’entendre les mêmes paroles. Évidemment que cela avait joué sur son mental aussi, qu’à force d’entendre qu’elle l’avait bien cherché, Nala y avait cru un peu plus. Manipulation mentale, lavage de cerveau, auto-persuasion, appelez ça comme vous le voulez, le résultat était le même. La brunette, qui l’avait attentivement écouté, véritablement intéressée par son histoire et le moyen qu’il avait trouvé d’accepter cette ligne de son passé, hocha lentement la tête. « Merci d’avoir partagé ça avec moi. » Si lui croyait en elle, ce n’était pas son propre cas. Après toutes ces années, n’était-ce pas trop tard ?

Alors oui, pour sûr qu’il l’impressionnait. Chaque fois qu’ils se voyaient un peu plus, pour être franche. Il y avait toujours quelque chose qu’elle apprenait sur lui, quelque chose auquel elle ne s’était pas attendue à voir ressortir, par exemple. Mais là, elle se prenait en pleine figure sa force, cette capacité à s’en sortir. Il était arrivé à dormir paisiblement, ou en tout cas, bien mieux que lorsqu’il cauchemardait. Serrant sa main dans la sienne, elle avait finalement avoué que oui, elle allait mieux, et tout ça grâce à lui. Sa voix s’affaiblissait, trahissant le fait qu’elle allait à nouveau sombrer et s’endormir. Ou pas. Car quelques instants après, elle reconnut les voix qu’elle écoutait, ce qui réveilla à nouveau sa peur. Ce groupe… Aussi, Nala lui demanda qui chantait, voulant entendre la réponse, voulant être sûre… Mais au fond, elle n’en avait pas besoin, elle le savait. « C’est un… » Il y avait des choses qui vous prenaient aux tripes, des détails dont vous vous souviendrez toute votre vie, que cela soit de votre plein gré ou non. Et ce groupe était l’un de ces détails. Son passé allait défiler sous ses yeux ouverts, elle le savait. Le groupe avait été un déclencheur. Alors elle voulut qu’il lui parle, qu’il lui fasse penser à autre chose, qu’il la ramène à la réalité, au présent et plus au passé. « Mais quoi ? » Vu la circonstance, tout ce qui lui venait à l’esprit. « Peu importe… » Il pouvait même lui parler de sudoku, lui chanter une chanson Disney ou super vieille et honteuse, lui parler de tricot, de scrabble, elle s’en moquait. « Tu te souviens du premier shoot qu’on a fait ensemble ? » Mais la voix de Jehan était lointaine, parce qu’elle se concentrait, malgré elle, sur ce qui allait se passer. La jeune femme savait quelles images elle allait voir et ce qu’elle allait vivre. Elle attendait tout ça, sans s’en rendre compte, et les mains sur son visage, elle s’enfermait elle-même inconsciemment dans cette torture. Jusqu’à ce qu’elle sente les mains de Jehan sur les siennes. Elle aurait pu croire que c’était celles de ce type, mais non. Nala savait à qui elles appartenaient, et ce contact la tira un peu plus vers la réalité, vers Jehan et non l’autre. « Nala c’est moi. » Il était là, et même après trois crises de panique, il n’avait pas bougé, il n’abandonnait pas la partie, malgré sa probable lassitude de voir s’afficher la phrase « game over » sur l’écran. La brune s’en voulait d’être si faible, de se laisser aussi facilement avoir et sûrement de lui donner cette impression d’inutilité, de faire tout ça pour rien. « Regardes moi Nala. » Lentement, elle le laissait écarter ses mains de son visage, gardant les yeux fermés quelques instants. À présent, elle avait peur de les ouvrir. Peur que les traits de Jehan soient déformés, que l’autre prenne sa place. « Regardes moi. » Face à cette confiance qu’elle ressentait pour lui, elle ouvrit timidement les yeux, et ce, juste un peu, pour voir si elle avait eu raison ou tort de paniquer comme ça. La réponse lui apparut alors, elle avait eu tort. Ce sourire encourageant, qui lui donnerait envie de croire tout et n’importe quoi. Ce simple sourire qui donnait l’impression que rien au monde n’était impossible. « Regardes moi, ça va aller. » Le film de son passé disparaissait peu à peu, tandis qu’elle se concentrait sur sa voix, et finit par le regarder droit dans les yeux. Ses beaux yeux et tout ce qui s’en dégageait.

Le mannequin posa ses mains sur ses joues tandis qu’ils ne se quittaient pas des yeux. Nala avait eu beau tenter de retenir ses larmes, elle en laissa une s’échapper au coin de son œil. À la fois à cause de sa peur, de son épuisement, et de ce qu’il faisait pour elle. « Arrêtes de t’infliger ça. » Elle ne le faisait pas consciemment… « Je le fais pas exprès… » Si en règle générale, elle cherchait à attirer l’attention, ce n’était pas le cas une fois seule. Ni lorsque Jehan était là lors de ce genre de moment. Oh, pour sûr qu’elle aurait préféré lui épargner tout ça. « N’ai pas peur que ça arrive de nouveau. Tout va bien. » Il avait raison. Ça n’allait pas se reproduire parce qu’il était là. Jehan était avec elle, et il ne lui ferait pas cela. Mais au fond, peut-être que son comportement entretenue de garce n’aidait pas non plus à ce qu’elle surmonte cette épreuve et qu’elle n’ait pas cette crainte ? Se laissant attirer contre lui, elle passa ses bras autour de sa taille. « Je… Je sais que t’as raison, mais… j’arrive pas à m’en défaire… » Parce que ça pouvait arriver. Pas ce soir, mais le lendemain, si elle chauffait quelqu’un et qu’elle le laissait en rad. « Ne les crains pas et ils ne viendront pas. » C’était tellement difficile pour elle, après avoir été aussi souillée que de ne pas craindre de se sentir à nouveau comme ce jour-là. Et à chaque crise qu’elle vivait, elle n’en était pas loin. Pourtant, il y avait tout de même une différence. À l’époque, elle n’avait jamais pensé que cela arriverait, elle ne s’y était pas attendue, et n’avait jamais imaginé comment elle se sentirait… Maintenant, elle savait. « Je… Je sais pas comment… Je sais même pas si je suis capable d’accepter ça… C’est… trop dur. » Et pourtant, ça ne lui ressemblait pas de baisser les bras. « J’ai pas autant de force que toi. » Ni ce soir, ni en règle générale. Après tout, il suffisait de se baser sur leur jeu où il avait une longueur d’avance. « Je sais que t’es épuisée. » Bientôt dix ans qu’elle luttait, nuit après nuit. Mis bout à bout, ça faisait beaucoup pour une seule femme. Même quelqu’un comme elle. Surtout quelqu’un comme elle. Elle n’en pouvait plus de lutter autant, c’était trop. « J’aimerais que tout ça s’arrête. » lui confia-t-elle dans un murmure, lui confirmant qu’elle était au bout du rouleau, et qu’elle avait déjà bien pris sur elle et sur son self control pour ne pas finir enfermée ou à commettre de véritables dérapages.

« Alors tu t’en souviens de ce premier shooting ? Qu’est-ce que t’as pensé quand tu m’as vu la première fois ? » Se concentrant tandis que ses caresses la rassurait à nouveau, elle se remémorait ce shooting, leur rencontre. « Tu veux savoir ce que j’ai pensé moi ? » Tout dépendait de ce qu’il allait dire, en fait. Mais elle lui faisait confiance, et sentait qu’elle ne serait pas accablée par ses paroles. « Oui, dis-moi, je suis curieuse. » Mais ça, ce n’était pas nouveau. « C’est une bombe. » La brune esquissa un sourire qu’il ne voyait pas, puisqu’ils s’étreignaient toujours. C’était souvent la première chose qu’on pensait d’elle quand elle entrait dans une pièce, attirant immédiatement les regards. « Et après j’ai compris qu’en plus de ça cette jolie brune a un sacré caractère. » Un nouveau sourire, un peu plus large, apparu sur son visage. C’était gentiment dit ça. « Une bombe. Le mot est bien choisi. J’ai explosé plusieurs fois déjà. » Et ce, de manières différentes. La brunette remonta l’une de ses mains dans son dos, pour arriver jusqu’à sa nuque et la caresser du bout des doigts. « Remarque, t’es encore gentil concernant mon sacré caractère. J’aurais pas dit ça comme ça. » À cet instant, elle réalisa qu’il l’avait apaisé une troisième fois et que le film n’avait pas eu le temps de se dérouler. En plus, Nala se rendit compte qu’elle n’avait pas encore répondu à sa question. Continuant son geste, elle parlait d’une voix basse. « Quand je t’ai vu de dos, j’ai pas pu m’empêcher de regarder tes fesses. » Ainsi donc, c’était la première partie de son corps où ses yeux s’étaient posés. « Et je me suis demandée si ton visage et le reste de ton corps seraient dans la même lignée. Quand tu t’es retourné, j’ai eu ma réponse, et j’ai compris pourquoi t’étais mannequin. » Et on ne parlait même pas de son sourire ! Ce sourire à faire fondre n’importe qui. « Après ça, j’ai espéré que t’étais bon et que t’allais pas foutre en l’air le shooting. » Nala laissa même échapper un petit rire, se souvenant qu’à l’époque, elle était loin de se douter que l’alchimie fonctionnerait aussi bien. « Et quand le shooting a débuté, j’ai finalement découvert que t’étais un adversaire à ma taille. Ce qui m’a d’abord un peu agacée. » Jusqu’à ce qu’elle se rende compte que ça lui plaisait, que ça l’attirait et qu’elle trouvait ça incroyablement sexy. « Et puis, tu connais la suite. » Ils avaient fait ce shooting en découvrant cette alchimie, et avaient terminés dans le même lit.

Reculant la tête pour le regarder, elle passa l’une de ses mains sur son visage, lentement, dans un geste d’une grande pudeur. « Je suis désolée pour tout ça. » dit-elle à voix basse. « Que t’aies dû assister à mes… crises. Je sais que ça a pas dû être facile de me… gérer. » La brunette marquait une pause, cherchant ses mots. « Parfois, je m’énerve toute seule à agir comme ça. » Soupirant et baissant les yeux, la brunette s’en voulait de ne pas avoir su remonter la pente à sa première crise, et leur permettre de passer une nuit bien différente. Elle finit par le regarder à nouveau, approchant son visage de la joue disponible du mannequin pour y déposer un petit baiser. « Mais je te remercie de pas m’avoir abandonnée, et pour tout ce que t’as fait ce soir. » Prenant sa main, la jeune femme se recoucha, le faisant suivre le mouvement en se permettant de se blottir à nouveau contre lui, les yeux relevés vers son visage, repensant aux confessions qu’elle lui avait faites concernant leur première rencontre, concernant ses faiblesses, se rendant compte de ce qu’elle lui avait imposé. Heureusement que dès leur réveil, cette nuit serait mise de côté, comme si elle n’avait pas existée, sans pour autant qu’aucun d’eux ne l’efface de sa mémoire. « J’espère que t’avais rien prévu ce matin, parce qu’il est très… tôt. » finit-elle par dire en souriant légèrement. Fermant les yeux, ne tenant plus, elle se laissa aller, murmurant une dernière phrase. « N’oublie pas que tu devras être là à mon réveil. » Pour lui confirmer que cela s’était bien passé, même si ni l’un ni l’autre ne ferait écho à cette nuit, elle aurait besoin de la confirmation, elle aurait besoin de se souvenir dès le réveil, qu’il avait fait tout ça pour elle.
Revenir en haut Aller en bas
Jehan Lohnsen
Jehan Lohnsen

Messages : 41
Date d'inscription : 01/10/2014


when everything's wrong, you make it right Empty
MessageSujet: Re: when everything's wrong, you make it right   when everything's wrong, you make it right EmptyMer 26 Nov - 9:29

S’infliger une telle douleur bien sûr que Nala ne le faisait pas exprès, pas consciemment en tout cas. Mais un truc en elle faisait que ses terreurs nocturnes se répétaient, quelque chose appelait ses démons qui ressurgissaient à la moindre occasion. La peur pouvait suffire, la rendant fébrile et vulnérable. En la voyant ainsi Jehan ne pouvait s’empêcher de repenser aux années difficiles qu’il avait vécu après l’accident de son frère. Les cauchemars, les angoisses, la culpabilité autant de choses qui lui avaient fait passer à lui aussi bons nombres de nuit plus fatigantes que reposantes. Et cela y était sans doute pour beaucoup dans son attitude actuelle vis à vis de la jeune femme. Elle prétendait ne pas avoir autant de force que lui, mais le mannequin était persuadé du contraire. « Si. T’en as tout autant, faut juste que t’arrives à la mobiliser. » mais dans son état d’épuisement c’était mission impossible.
Il comprenait cette envie qu’elle pouvait ressentir que tout ça s’arrête, ne plus subir les assauts de ses pensées douloureuses, ne plus faire ces horribles cauchemars et pour ça elle devait se calmer, s’apaiser. S’il y avait une chose pour laquelle Jehan avait l’air un tant soit peu efficace c’était ça. L’aider à se calmer, la rassurer. Ainsi il lui parlait de leur premier shooting, ce qu’il avait pensé en la voyant et l’opinion qu’il avait eu d’elle une fois la séance photo commencée. Et Nala enchainait avec sa propre première impression le concernant. Le jeune homme ne pu s’empêcher de rire, ça ne l’étonnait pas franchement de la par de la jolie brune qu’elle ai pu s’intéresser qu’à son cul dans un premier temps. En fait il était flatté par ses aveux et notait qu’ils n’avaient jamais parlé si ouvertement de ce qui les avait si étrangement connecté l’un à l’autre, d’abord physiquement et maintenant d’avantage sur d’autres plans.

Tous deux étaient à la hauteur de l’autre, capable de rivaliser et de s’affronter dans une égalité presque effrayante. Ils avaient les armes nécessaire pour se blesser comme peu en étaient capables mais aussi de s’offrir bien plus que juste de la souffrance. Un compréhension mutuelle qu’ils n’avouaient qu’à demi mot, une complicité qui se renforçait de jour en jour, un soutien qui s’établissait de plus en plus solidement. Il n’y avait guère que dans ce genre de moment qu’ils se laissaient le droit de ne plus masquer cette affection et ce respect mutuel qui c’était lentement développer entre eux. Nala s’excusait pour cette nuit tumultueuse et plutôt forte en émotions. Il sentait de la culpabilité dans ses propos et lui adressait un sourire rassurant « T’en fais pas c’est ok. » il haussait les épaules « Je serais pas venu si c’était pas le cas. ». Elle le remerciait et c’était presque étrange de sa part qu’elle fut si chaste, elle la séductrice invétérée. Mais Jehan appréciait cette facette de la jolie brune qu’il découvrait.
C’était presque gênant ces excuses. Car ça impliquait pour le jeune homme de reconnaître qu’effectivement il était là pour elle peu importe l’heure ou leurs différents… et c’était un constat qu’il préférait garder pour lui plutôt qu’il soit en lumière pour leurs paires d’yeux respectives. Elle se recouchait et retrouvait cette place bien à l’abris entre ses bras. Moment dont il profitait pour prendre la parole à son tour « T’as pas à t’excuser de quoi que ce soit. C’est indépendant de toi tout ça. » il secouait ensuite la tête à la question de Nala, rien de prévu si ce n’est aller courir mais il pouvait tout à fait reporter à un autre moment de la journée « Non pas de problème j’avais rien à faire. ». Le mannequin ne voulait pas que la jolie brune s’en veuille encore d’avantage, elle avait largement eu son lot de tracas pour la nuit, et même bien plus.

Jehan avait promis qu’il ne la lâcherait pas et donc que demain matin il serait là. Une promesse qu’il comptait bien sûr tenir. Et il ne savait pas interpréter ce petit doute que semblait avoir la jeune femme qui lui rappelait son engagement, mais ça le fit sourire « Je serais là. » lâchait-il seulement alors que ses yeux s’étaient fixés sur le plafond et qu’il se concentrait sur la respiration de Nala, bien plus calme et apaisée. Elle cédait à la fatigue et c’était bien normal, aussi un peu lâchement peut-être c’est à cet instant qu’il décidait d’être un peu plus bavard sur les raisons de son aide « T’as pas à me remercier pour tout ça… Je sais que tu ferais pareil si c’était moi. » il laissait s’échapper un soupir « Même si l’autre fois j’ai merdé, que je me suis comporté comme un con en refusant ton aide. Elle était sincère, au fond je le savais… Mais… Enfin tu vois je pouvais pas te laisser m’aider. » peut être que ses aveux elle ne les entendait pas, qu’elle dormait déjà et ne serait-ce pas mieux ainsi ? Toujours est-il que Jehan avait besoin de le lui dire, qu’elle l’entende ou non c’était un détail. Fermant les yeux il chuchotait pour la dernière fois de cette nuit « À demain Nala. ».
Jehan était d’abord resté vigilant à tout signe de panique de la part de la brunette. Il ignorait combien de temps c’était écoulé avant qu’il ne se laisse emporté par le sommeil mais le fait était que cette nuit là avait été plutôt courte. Ils en avaient l’habitude, pour cause de fêtes, mais aussi de nuits torrides passées ensemble le plus souvent. Là c’était bien différente, intemporel et surtout très vite relégué à la phase de souvenir. Le deal voulait ça… Il l’aidait, voyait ses faiblesses et se montrait sous un jour sans doute insoupçonné sous ses airs de petit con qu’il affichait parfois, et puis une fois le soleil levé tout disparaissait. Leurs mémoires demeuraient intactes et ils allaient sans doute se retrouver confrontés à pas mal de questions après une nuit comme celle-ci, mais chacun de leur côté, le partage possédait encore de franches limites entre eux.
Revenir en haut Aller en bas
Nala Freshman
Nala Freshman

Messages : 47
Date d'inscription : 17/09/2014


when everything's wrong, you make it right Empty
MessageSujet: Re: when everything's wrong, you make it right   when everything's wrong, you make it right EmptySam 29 Nov - 16:39

« Si. T’en as tout autant, faut juste que t’arrives à la mobiliser. » Peut-être avait-il raison, peut-être qu’il lui restait encore des ressources, quelque part. Après tout, la journée, elle ne se sentait pas aussi faible. Mais là, une fois le masque tombé, elle se révélait être tellement fragile qu’il lui semblait être vide de toute énergie pour combattre. Sûrement était-ce aussi à cause de cette lassitude qui s’était installée avec le temps. Toujours la même rengaine, toujours le même épuisement, physique et moral. À force, c’était redondant et pénible, son essence s’épuisait et elle ne pouvait délaisser cette sensation de vide. Mais au lieu de continuer de penser à tout cela, elle préféra se concentrer sur les paroles du mannequin qui lui changeait les idées, les plongeant tous les deux dans leur souvenir de leur rencontre. S’imposaient alors les nombreux changements qui avaient suivis, mais suite à son épuisement, elle ne tiqua absolument pas, elle ne voyait pas tout ce chemin parcouru, ces changements flagrants comme les plus infimes. De toute façon, elle en avait déjà constaté au fil du temps. Et après avoir évoqué leur rencontre et leurs impressions mutuelles, elle en profita pour s’excuser à nouveau. Et dire que, fut un temps, aucune excuse ne sortait de sa bouche. Pourtant, avec lui, Nala avait l’impression de les voir défiler. Mais ça lui importait, ça comptait. C’était surtout essentiel à cet instant. Parce qu’elle n’y serait pas arrivée sans lui, et qu’elle aurait fini par devenir cinglée ce soir, encore que la brunette savait pertinemment qu’elle n’avait pas été simple à gérer. Et dire que sa nuit aurait pu être tranquille, dans son lit. Ou peut-être dans celui d’une de ces conquêtes ? Parce que si en l’appelant, elle avait compris qu’il dormait, cela ne voulait pas forcément dire qu’il le faisait dans son propre lit. Mais toujours était-il qu’il avait tout laissé en plan pour venir lui apporter son aide, la calmer, lui permettre un peu de souffler, de reprendre pied, même si cela avait été périlleux. « T’en fais pas c’est ok. » Tout doucement, dans un geste quasiment invisible à l’œil nu, elle hocha la tête, rassurée qu’il ne lui en veuille pas. Elle aurait pu comprendre si c’était le cas. Mais suite à ce qu’il avait dit concernant ses propres cauchemars, la brune était persuadée que c’était tout bonnement impossible. Il avait vécu ce genre d’angoisse, il comprenait. « Je serais pas venu si c’était pas le cas. » Vrai qu’il n’était pas le genre à se laisser dicter sa conduite.

À nouveau blottit contre lui et surtout dans ses bras, elle retrouvait cette bulle protectrice qu’il avait réussi à créer, s’y enveloppant confortablement. « T’as pas à t’excuser de quoi que ce soit. C’est indépendant de toi tout ça. » Peut-être pas tant que cela, si elle se l’infligeait. Peut-être que son inconscient était un bon gros sado maso qui se faisait un plaisir de lui faire vivre un enfer. Après tout, qui sait ? Mais par précaution, elle s’assura tout de même que Jehan n’avait rien prévu de faire dans la journée, sans quoi elle s’en serait voulue. Et les regrets c’était comme les excuses, quelque chose d’inhabituel pour elle, qu’elle n’avait plus éprouvé depuis… bien longtemps. Mais heureusement, non, il n’avait rien à faire. « Tant mieux alors. » C’était déjà ça. Se laissant aller, à présent plutôt paisible mais surtout épuisée, elle lui rappela sa promesse dont elle aurait grandement besoin une fois levée. « Je serais là. » Et cette dernière confirmation lui procura le plus grand bien, lui permettant de garder ses paupières closes et de laisser son esprit se reposer, ne pensant alors plus à rien. « T’as pas à me remercier pour tout ça… Je sais que tu ferais pareil si c’était moi. » Pas encore totalement partie rejoindre Morphée, la brunette entendit sa voix, malgré le fait qu’elle lui semblait déjà bien lointaine. Nala entendait, mais n’écoutait pas vraiment, incapable de résister à ce happement qui l’éloignait de la conscience. « Même si l’autre fois j’ai merdé, que je me suis comporté comme un con en refusant ton aide. Elle était sincère, au fond je le savais… Mais… Enfin tu vois je pouvais pas te laisser m’aider. » A cet instant, c’était comme s’il lui parlait chinois, comme si elle avait oublié sa langue maternelle, n’arrivant pas à comprendre le sens de ces mots, incapable de réfléchir, de se rendre compte de ce qu’il lui disait. Est-ce qu’elle s’en souviendrait au réveil, quand ses neurones seraient à nouveau en mesure de fonctionner correctement ? Allez savoir. « À demain Nala. » Nala. Son cerveau était encore capable de réagir à son prénom. Nala, et non Freshman. Elle resta à demi consciente encore quelques instants, histoire de s’assurer qu’elle ne manquerait pas d’entendre sa voix, jusqu’à ce qu’à rendre les armes et finir par s’endormir complètement. La fatigue avait meurtri son corps et son esprit, et pendant le restant de la nuit, elle ne bougea pas. Plus de réveil en panique, plus de souvenir ignoble et douloureux, plus rien. Si ce n’était cet apaisement, cette… sensation de bien-être.

Lorsque petit à petit elle regagnait l’état de conscience, quelques heures plus tard, elle sentit ses membres tout engourdis de ne pas avoir bougés. Revenant petit à petit à la réalité, elle réalisa d’abord qu’elle se sentait… bien. Et qu’aucun cauchemar n’était venu la hanter. Se demandant l’espace d’un instant si ce réveil n’était pas lui-même un rêve, la jeune femme bougea un bras pour se pincer. Non, pas de doute, ce réveil était bel et bien réel. Lentement, elle ouvrit les yeux et se mit à bailler avant de passer la main sur son visage et de se frotter les yeux. Ce ne fut qu’à cet instant qu’elle se rendit compte de la présence de Jehan à ses côtés, n’ayant pas bougé. Sans doute l’avait-elle de toute façon empêché d’entreprendre le moindre mouvement, immobile comme elle l’avait été, sûrement par peur de faire éclater la petite bulle de tranquillité, ce cocon qui lui avait été si précieux. N’ayant pas encore bougé la tête, elle ne savait s’il était réveillé ou non. Peut-être pas, après tout, la nuit avait été longue et difficile pour lui aussi. Tout du moins, à partir de son appel. Ce fut à ce moment que le cerveau de la brune se remis en marche et lui renvoya des images de la soirée, puis des paroles. Et surtout les dernières, qu’elle n’arrivait pas à capter, à décrypter quand elle s’endormait. Ceci dit, Nala n’était pas certaine qu’il ait vraiment dit cela. Il y avait de quoi douter vu que a) il avait quand même reconnu avoir été con et ce n’était pas le genre de truc qu’il reconnaissait, et b) elle avait été en train de sombrer. Au final, elle avait sûrement dû rêver tout ça. Mais cela entraînerait alors des questions sur le rêve de ses paroles. Toujours immobile, comme si elle dormait encore, elle hésitait à se redresser. Se redresser et affronter son regard s’il était réveillé, faire comme si rien ne s’était passé cette nuit, voilà ce qui l’attendrait. Est-ce qu’elle était prête pour cela ? Non, pas encore, alors elle resta immobile, faisant semblant de dormir encore quelques instants, le temps de réaliser et de rassembler ses forces, le tout en priant pour qu’il dorme encore. Parce que s’il était réveillé, cela voulait dire qu’il savait quand elle s’était elle-même réveillée, non ? Et puis… Ca laissait à Jehan la possibilité de l’avoir regardé dormir, et ça, ce n’était pas bon. Parce qu’on sait tous que quand on commençait à se comporter comme ça… Non, vraiment, ce n’était pas bon signe.

Levant les yeux au ciel, elle finit par bouger ses jambes, puis ses bras et se décida enfin à vérifier. Redressant la tête, la jeune femme fut soulagée de le voir les yeux clos. Sauf s’il faisait semblant de dormir après avoir grillée qu’elle s’était réveillée… Hum. Perplexe, elle se mit finalement à l’observer quelques instants, dans l’attente d’un quelconque signe qui le trahirait, détaillant chaque trait de son visage. Jusqu’à ce qu’elle réalisa qu’ELLE était en train de le regarder, LUI, dormir. Les yeux écarquillés, elle s’extirpa un peu rapidement de ses bras avant de se retourner pour se lever en vitesse. Merde, merde, merde. Bon… Il fallait mettre ça sur le compte du trop-plein d’émotion de cette nuit, voilà. Rien de bien inquiétant au final. Se dirigeant rapidement vers la salle de bain pour s’asperger le visage d’eau fraiche et se réveiller complètement, elle fut perturbée lorsqu’elle vit son visage dans le miroir. Ses traits tirés, ses cernes, ce visage épuisé. Et finalement, ce fut surtout cette faiblesse qu’elle avait affiché et qui avait marqué son visage de la sorte qui la perturbait. Elle s’était montrée encore plus faible et fragile que lors de leur nuit de cohabitation à l’hôtel. C’était pire que tout. Et pour compenser cet élan de spontanéité, cette vision de la véritable Nala qu’elle lui avait donnée, elle allait devoir mettre les bouchées doubles. Et cela commençait par un réveil dans les règles. Tandis qu’elle baissait la tête, fixant l’évier en soupirant, une idée lui vint alors. Bon, la brunette allait devoir s’occuper des dommages collatéraux après, mais tant pis. Il fallait vraiment marquer le coup, compenser tout ça. C’était nécessaire, essentiel. Jehan ne devait pas croire qu’elle était toujours aussi fragile. Attrapant une bassine sous le meuble de l’évier, elle finit par la remplir d’eau. Semi froide. Disons que la jeune femme se montrait encore gentille. Une fois chose faite, elle inspira et expira avant de sortir de la salle de bain, bassine en main. Allant du côté du lit de Jehan, bras tendus au-dessus de lui, elle se pinça les lèvres avant de renverser la bassine sur lui, et de la balancer à l’autre bout du lit. Bras croisés sur sa poitrine, elle prit la parole. « Non mais qu’est-ce que tu as cru toi ? » Voilà, elle avait renfilé son masque de garce. Et avec un réveil comme celui-ci, elle méritait amplement ce titre. « C’est pas un bed and breakfast ici ! » Et puis quoi encore ? Elle lui avait permis –la bonne blague- de dormir ici, elle n’allait pas non plus le nourrir. « Donc hop, hop, hop, tu te magnes le cul, et zou, tu dégages de chez moi en vitesse. » Pour appuyer ses propos, elle lui montrait la porte de la chambre. En même temps, vu le réveil trempé auquel il avait eu droit, Nala était certaine qu’il ne resterait pas. Il n’allait pas se faire prier pour filer, et qui plus est, il y avait fort à parier que ces deux-là n’allaient pas se revoir de sitôt. Pas après tout ça. Comme à chaque fois, ils auraient besoin de temps pour encaisser ce qu’il s’était passé entre eux. « Et me regarde pas comme ça, je t’offre le lit, pas l’hospitalité. Faut pas pousser le bouchon trop loin non plus, Maurice ! » Bon, d’accord, elle exagérait vraiment, et la part d’elle qui avait encore la nuit en tête se sentait mal de l’avoir traité avec si peu de respect à cet instant… Après ce qu’il avait fait pour elle… Mais c’était le jeu, c’était leur règle, et Jehan le savait et en avait parfaitement conscience. Il devait sans doute s’être attendu à un réveil brutal sûrement plus physique que ça. « Surprenant comme réveil, je sais. Bon, sur ce, tu seras quand même bien gentil d’éviter de me foutre de l’eau partout. » conclut-elle avait de tourner les talons et de se rendre dans la salle de bain, lui laissant tout le loisir de disparaître.
Revenir en haut Aller en bas
Jehan Lohnsen
Jehan Lohnsen

Messages : 41
Date d'inscription : 01/10/2014


when everything's wrong, you make it right Empty
MessageSujet: Re: when everything's wrong, you make it right   when everything's wrong, you make it right EmptyLun 8 Déc - 19:32

Assuré que Nala s’était endormie, enfin apaisée après les assauts multiples de ses démons dont Jehan ne savait rien si ce n’est leur puissance, le mannequin se laissait à son tour bercer par les bras de Morphée. La nuit avait été éprouvante pour la jeune femme mais pour lui également. Gérer cette crise, savoir trouver les bons mots, les bons gestes et puis l’heure était plutôt tardive ou très matinale selon le point de vue. Le sommeil avait un petit quelque chose de sacré pour le jeune homme qui se devait de respecter un certain quota horaire au risque de devenir clairement insupportable dans le cas contraire. Alors certes il n’avait pas hésité à mettre sa nuit entre parenthèse pour venir en aide à la jolie brune mais il lui fallait dormir un peu, ne serait-ce que pour mettre un voile sur ce qu’ils avaient vécus cette nuit.
Demain les choses reprendraient leur cours normal et ils ne parleraient pas de ce qui s’était passé. Rien. Pas un mot c’était ça le deal entre eux. Peu importe ce qui avait pu être dit, les gestes qui parfois se faisaient plus rassurants et tendres alors qu’habituellement seul l’expression du désir, la séduction étaient autorisés. Une parenthèse effacée alors que l’un et l’autre savaient qu’ils ne pouvaient oublier. Ce qu’ils enfouissaient finirait un jour par ressortir mais ils préféraient fermer les yeux là dessus en se persuadant que pour eux ça serait différent. Trop fiers tous les deux il était impensable au vu de ce qu’ils étaient capables de se balancer à la gueule de remettre, ce qu’ils voyaient comme de la faiblesse, sur le tapis.

Jehan était plutôt habitué aux réveils brutaux de la jolie brune. Bien sûr après la première nuit où il avait assisté à une de ses crises d’angoisses nocturne il avait compris pourquoi elle ne le laissait jamais dormir. La violence lui servait simplement à masquer ses faiblesses, sortir les crocs et menacer de mordre pour que surtout on ne lui pose pas de questions. Au passage elle entretenait ainsi son image de garce, même si aux yeux du mannequin la carapace s’était un peu effritée. Chose qu’il n’allait bien sûr pas lui dire, de toute façon elle était bien assez maline pour s’en être rendue compte elle-même. Car Nala était sans aucun doute une garce avec beaucoup d’égo, une fille plutôt superficielle en apparence mais en tout cas elle était loin d’être bête. Un trait de sa personnalité que le jeune homme appréciait parce que cela faisait d’elle un adversaire à qui se mesurer en sachant que rien ne serait jamais simple.
Dans leur petite guerre ils étaient les seuls à connaître les règles. Ils en étaient les initiateurs et également seuls juges pour savoir si oui ou non elles étaient respectées. Et tous les coups n’était pas permis. Jehan n’utiliserait jamais les terreurs nocturne de la jolie brune pour lui causer du tort, tout comme elle respectait certains sujets plutôt sensibles pour le mannequin. Pour le reste c’était open… mais chacun posait les propres limites et les paroles autant que les actions de l’autre pouvaient être plus ou moins bien tolérés. Après quelques temps Jehan avait fini par accepter que Nala le réveil avant qu’il ne le fasse de lui même, cependant il estimait que la manière n’avait pas besoin d’être particulièrement brusque. Il acceptait les coups d’oreiller, la musique bien trop forte, qu’elle le secoue sans ménagement entre autres.

Jamais elle n’était allée si loin que ce matin là. Et même si il l’avait toujours su capable de tout et notamment du pire en terme d’attaque, il la pensait être à peu près raisonnable ces derniers temps. Et le pauvre Jehan avait eu totalement tort de penser que cette folle emmerdeuse de Freshman avait calmé le jeu. Malheureusement il le comprit avec un réveil des plus désagréable, la brune venait de lui verser une bassine d’eau froide sur lui. Le contact du liquide le fit se réveiller en sursaut le cœur battant à mille à l’heure alors qu’il ne savait même plus où il était. Il toussait, croyant avoir bu la tasse et se redressait dans un élan de panique se passant les mains sur le visage. Jehan tournait ensuite la tête vers Nala qui déjà se paraît de son ton le plus direct et agaçant pour lui balancer quelques gentillesses. Elle ne reçu qu’un regard noir de la part du mannequin qui s’il avait pu la flinguer sur place l’aurait fait.
Elle avait offert le gite mais sûrement pas le couvert, ça il s’en était douté mais le réveiller par un moyen pareil ? Là elle avait dépassé les bornes, et pourtant celles de Jehan étaient plutôt éloignées vu ce qu’elle pouvait lui avoir fait vivre depuis qu’ils se connaissaient. « Ça tombe bien j’avais pas l’intention de bouffer avec une psychotique comme toi. » lâchait-il d’un ton sec. Lui en revanche était trempé et allait sûrement prendre froid avec ses conneries, en plus de la difficulté qu’il avait à reprendre pied après ce bref instant où il s’était réellement demandé ce qui lui arrivait. Il arquait un sourcil alors qu’à nouveau elle insistait sur le fait que gracieusement il avait pu dormir là mais qu’il ne devait abuser de son hospitalité. Certes ils avaient un accord silencieux sur la conduite à tenir après un de ces épisodes houleux, mais là encore une fois elle allait un peu trop loin. Le réveiller en lui disant qu’il était temps de partir serait passé et il ne se serait pas fait prier, mais Nala en faisait beaucoup trop sur ce coup.

Son regard ne c’était pas radoucit, peut-être bien que c’était la première fois qu’il la regardait avec autant de dureté et de rancœur. « C’est ça rigole. » marmonnait-il alors qu’elle fanfaronnait presque pour avoir trouvé cette idée pourrie de lui verser de la flotte dessus afin de le réveiller. Et en plus de ça elle avait le culot de demander qu’il fasse attention de pas foutre de l’eau partout. La suivant du regard Jehan secouait la tête avec un air blasé « Conasse… » ça lui échappait dans un soupir et surtout pour lui-même. Sans doute était-ce la première fois qu’en plus il le pensait réellement. Plus amer que jamais il n’avait pu l’être auparavant après une frasque de Nala, le mannequin se levait en grimaçant à cause de ses fringues qui le collaient. En plus d’un réveil particulièrement désagréable le jeune homme allait en avoir les effets jusqu’à son retour chez lui, sans compter qu’il tremperait le siège de sa voiture. Cette journée était officiellement pourrie et ça à cause de la jeune femme. Elle avait au moins ce don là…
Retirant son t-shirt il l’essorait au dessus du sol en prenant bien le soin de surtout mettre de l’eau partout, se servir d’une serpillère changerait un peu Nala et si en plus elle pouvait se péter un ongle en faisant le ménage alors il était doublement ravi. Remettant ensuite ses baskets il marchait dans l’eau afin de laisser le plus de traces possibles, au moins elle saurait qu’il était bien parti. Ainsi, agacé et terriblement de mauvaise humeur il se dirigeait vers la sortie de la chambre de la brune « J’espère que tu vas passer une journée aussi pourri que ce réveil Freshman ! » balançait-il avec un petit rire moqueur « Et tu me le payeras, sois en sûre. » ajoutait-il avant de quitter la chambre et de diriger vers la sortie de l’appartement de la brune. L’idée de boucher l’évier et faire couler l’eau lui vint mais il décidait de ne pas mettre ce coup bas à exécution, il aurait sa revanche d’une plus belle manière. Finalement c’est surtout avec une profonde déception du comportement de la brune que Jehan quittait son appartement. Et il avait raison… Il allait se peler le cul pour rentrer.
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé



when everything's wrong, you make it right Empty
MessageSujet: Re: when everything's wrong, you make it right   when everything's wrong, you make it right Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

when everything's wrong, you make it right

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
IT NEVER STOPS :: PARTIE RP :: Rps terminés-